Climat : les pays en conflit du Moyen-Orient manquent de fonds, selon des ONG

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Baisse du niveau de l'eau du fleuve Abu Lehya, dans la province de Dhi Qar, en Irak, le 6 mars 2023 © AFP Asaad NIAZI

Dubaï (AFP) – Les pays du Moyen-Orient affaiblis par les conflits armés sont parmi les plus vulnérables face au réchauffement de la planète mais sont pratiquement exclus des financements de l’action climatique, ont averti jeudi des organisations humanitaires.

Au Yémen, en Syrie et en Irak, l’impact du changement climatique et de la dégradation de l’environnement se conjugue aux effets dévastateurs des conflits armés, ont souligné le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge norvégienne dans un rapport consacré à la région.

Alors que l’accès à l’eau potable y « devient plus difficile » et que « les moyens de subsistance sont perturbés », entraînant une « multiplication inquiétante » de la malnutrition et des maladies, les fonds alloués pour aider ces pays à surmonter les défis climatiques restent minimes, affirment-elles.

Selon l’organisation Climate Funds Update, qui collecte les données de 27 bailleurs de fonds internationaux, seuls 19 projets ont été financés en Irak, en Syrie et au Yémen jusqu’en janvier 2022, pour un montant de 20,6 millions de dollars, soit moins de 0,5% du total mondial.

« Les endroits les plus fragiles et les plus instables sont pratiquement exclus des distributions actuelles de financement pour le climat. D’un point de vue humanitaire, il est clair que cela doit changer », a réagi Anne Bergh, la secrétaire générale de la Croix-Rouge norvégienne dans un communiqué.

Dévasté par plus de huit ans de guerre, le Yémen figure parmi les pays les plus vulnérables au monde face au changement climatique, selon l’Indice mondial d’adaptation de l’université américaine de Notre-Dame.

Dans ce pays, « il n’est pas rare que les personnes ayant fui les combats soient contraintes de quitter à nouveau l’endroit où elles se sont réfugiées car la terre ne peut y être cultivée » par manque d’eau, selon le CICR.

Les Nations unies classent l’Irak, qui se remet encore de plusieurs décennies de dictature et de conflits, parmi les cinq pays les plus touchés par certains effets du changement climatique, notamment la sécheresse.

La Syrie fait également face à des risques croissants après une guerre sanglante, qui a mis à mal ses infrastructures et érodé sa capacité à répondre aux défis environnementaux.

Le financement de la lutte contre le changement climatique devrait être l’un des principaux thèmes de la conférence des Nations unies sur le climat qui se tiendra en novembre et décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

La COP28 sera l’occasion d’aborder la situation des pays en conflit avec des bailleurs de fonds, comme les banques de développement, ainsi qu’avec les acteurs humanitaires, a déclaré jeudi Helena de Jong, conseillère auprès de l’équipe émiratie de la COP28.

« Nous souhaitons faire un grand pas en avant », éventuellement sous la forme « d’un pacte mondial » pour accélérer les demandes de financement et la mise en place de projets locaux, a-t-elle ajouté.

© AFP

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