Sécheresse : les préfets appelés à prendre des arrêtés de restriction d’eau « dès maintenant »

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Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu à la sortie de l'Elysée, le 22 février 2023 à Paris © AFP/Archives Alain JOCARD

Paris (AFP) – Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, qui réunissait lundi soir les préfets coordinateurs de bassin pour évoquer la sécheresse hivernale inédite en France, les a appelés à prendre des arrêtés de restriction d’eau « dès maintenant » pour anticiper d’éventuelles situations de crise pendant l’été.

Le ministre a invité ces préfets, qui animent la politique de l’Etat en matière de gestion de l’eau, à « ne pas avoir la main qui tremble pour prendre des arrêtés », en se disant « alarmé » par le déficit d’eau dans les sols, dans une interview à l’AFP.

L’été dernier, « nous avons eu jusqu’à 700 communes qui ont été concernées par des problèmes d’eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on prend le risque d’avoir un chiffre encore plus élevé l’été prochain et sur des territoires plus vastes » avec des agglomérations plus importantes concernées, a-t-il averti.

La France subit une sécheresse inédite depuis plusieurs semaines qui fait suite à une année 2022 déjà particulièrement pauvre en pluies. Sur les 18 derniers mois, 15 ont été déficitaires.

Entre le 21 janvier et le 21 février, la métropole n’a pas connu de véritable pluie – le cumul des précipitations agrégé étant quotidiennement inférieur à 1 mm, soit pendant 32 jours, la plus longue période « depuis le début des mesures en 1959 », avait annoncé mercredi Météo-France.

« Je n’ai pas de difficulté à expliquer aux préfets qu’il faut être alarmé », a affirmé M. Béchu auprès de l’AFP.

Dans trois régions, « Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et région sud », a indiqué le ministre, « le niveau d’humidité des sols correspond à celui observé normalement fin mai ».

L’ensemble des départements français est en dessous de la normale d’humidité des sols, a ajouté M. Béchu. Il a donc demandé aux préfets de réunir d’ici fin mars les comités départementaux de ressources en eau pour prendre des arrêtés de restriction là où c’est nécessaire.

Il a également souhaité disposer d’un « observatoire en direct des communes qui sont privées pour tout ou partie d’eau potable ».

Christophe Béchu est aussi revenu sur le déficit d’enneigement qui devrait se traduire « par un déficit d’eau dans nos vallées au moment de la fonte des neiges ». A partir de la « deuxième quinzaine du mois d’avril, l’eau qui tombe ne recharge plus autant les nappes », a-t-il souligné.

A l’heure actuelle, quatre départements sont déjà en alerte renforcée: l’Ain, l’Isère, les Bouches-du-Rhône et les Pyrénées-orientales. Un chiffre qui va inévitablement grimper, a prévenu Christophe Béchu.

© AFP

Un commentaire

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    • Henri DIDELLE

    ATTENTION AUX RETENUES COLLINAIRES…
    Les retenues collinaires sont devenues à la mode comme la solution miracle. On stocke l’eau dans des grands bassins pour ensuite l’utiliser à la demande. Mouais…
    Réaliser une retenue de grandes dimensions en montagne c’est s’exposer à modifier durablement l’hydrologie d’un massif. Dans les alpages, une vache à lait a besoin d’environ 100 litres d’eau par jour. Aujourd’hui certains alpages sont déjà alimentés en eau par des camions citernes. Et demain ??
    Je me méfie des solutions toutes faites qui engendrent de nouveaux problèmes. Détruire l’hydrologie d’une montagne c’est quasiment irréversible…