Rolls-Royce essaie un moteur d’avion à l’hydrogène pour un futur encore lointain

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Une pièce d'un moteur d'avion Rolls Royce, exposée au salon aéronautique de Farnborough, au Royaume-Uni, le 19 juillet 2022 © AFP/Archives JUSTIN TALLIS

Londres (AFP) – Le motoriste britannique Rolls-Royce a annoncé lundi avoir testé avec succès, en partenariat avec Easyjet, l’alimentation d’un moteur d’avion à hélice avec de l’hydrogène à la place du kérosène, technologie encore très expérimentale.

C’est le « premier essai au monde d’un moteur d’avion moderne avec de l’hydrogène », et il « marque une étape majeure pour prouver que l’hydrogène pourrait être le carburant zéro carbone de l’aviation du futur », a fait valoir Rolls-Royce dans un communiqué.

Le test réalisé sur un banc d’essai pendant plusieurs semaines au cours du mois de novembre est « une démonstration déterminante dans les stratégies de décarbonation » de Rolls-Royce comme d’Easyjet, ajoute le communiqué.

L’essai a eu lieu dans un centre d’essai militaire britannique à Salisbury (ouest de Londres), sur un moteur utilisé normalement pour de petits avions de dessertes régionales. Transformé en démonstrateur avancé, il était alimenté par de l’hydrogène sous forme gazeuse et « vert » – créé à partir d’énergie éolienne et marémotrice.

Les deux partenaires entendent « prouver que l’hydrogène peut fournir de l’énergie de manière sûre et efficace aux moteurs d’avions civils et prévoient déjà une deuxième série d’essais », avec à la clé le test d’un Pearl 15, un réacteur de Rolls Royce.

Le motoriste et la compagnie aérienne ont « l’ambition à plus long terme de réaliser des essais en vol », ajoute le communiqué. Mais pour y parvenir, les entreprises devront surmonter des défis techniques, notamment en termes de stockage: l’hydrogène liquide, la forme la moins volumineuse, doit être maintenu à -253°C.

Et même dans ces conditions, il est encore quatre fois plus volumineux que du kérosène, à quantité d’énergie équivalente.

Autre problème: l’hydrogène est difficile à obtenir. L’élément le plus abondant sur terre n’est pas disponible à l’état pur mais emprisonné dans l’eau et les hydrocarbures tels que le gaz naturel.

L’hydrogène vert est fabriqué par électrolyse, c’est-à-dire séparation de l’oxygène et hydrogène de l’eau grâce à un courant électrique, lui-même obtenu à l’aide d’énergies renouvelables.

D’autres méthodes de fabrication existent, bien plus courantes, mais elles émettent des gaz à effet de serre, comme l’hydrogène « gris », à partir de gaz naturel, ou encore « bleu » avec la même technique assortie d’une capture d’une partie du CO2.

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