Après l’incendie, les vacanciers de retour sur la dune du Pilat

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Retour des vacanciers sur la dune du Pilat, la plus haute d'Europe, le 27 juillet 2022 en Gironde, date de réouverture du site après les incendies qui ont détruit 7000 hectares de pinède © AFP Romain Perrocheau

La Teste-de-Buch (France) (AFP) – « On a vu qu’elle rouvrait, alors on en a profité » : comme cette touriste, des vacanciers ont à nouveau foulé mercredi le sable de la dune du Pilat, paysage « symbole » du bassin d’Arcachon, où la forêt voisine porte toujours les stigmates de l’incendie de La Teste-de-Buch (Gironde).

A 10H00, un premier bus venu d’Arcachon a débarqué une cinquantaine de vacanciers impatients. « On est content car on ne pensait pas pouvoir y grimper. On a vu aux infos qu’elle rouvrait », raconte Angélique Bugnazet, 32 ans, venue de Saint-Etienne et en vacances à Andernos-les-Bains.

Quinze jours après sa fermeture en raison de l’incendie gigantesque de la forêt voisine, le site de la plus haute dune d’Europe – 106 m de haut, deux millions de visiteurs par an – a rouvert.

Mais il n’est accessible que par bus, via les lignes régulières depuis Arcachon ou des navettes spéciales mises en place par la Ville.

« On s’est fait beaucoup de soucis donc on est heureux de pouvoir à nouveau ouvrir ce site. La dune est un symbole pour tout le territoire », se félicite Nathalie Le Yondre, présidente du syndicat mixte qui gère la dune du Pilat, présente pour accueillir les visiteurs et donner quelques consignes de sécurité.

L’accès à la forêt, de l’autre côté de la route, est strictement interdit car se poursuivent les travaux de débitage des pins, arrachés par les forestiers pour enrayer la progression du feu.

Le long du sentier menant aux escaliers qui permettent de rejoindre le sommet, quelques troncs sont calcinés et le sol est recouvert de cendres, des traces de l’incendie qui s’est arrêté tout proche et a dévoré 7.000 hectares de forêt. Quelque 200 pompiers sont toujours mobilisés même si le feu est désormais « fixé ».

« Arrêté à cinq mètres »

Une fois au sommet, c’est un saisissement : « c’est vraiment magnifique ! », s’exclame Géraldine, un peu essoufflée par l’ascension. Elle admire les « couleurs et les contrastes » de l’embouchure du bassin jusqu’au Cap Ferret. « Mais quand on se retourne, on se rappelle que l’incendie est passé par là », soupire-t-elle.

Le versant de la dune qui donne sur la forêt est maculé par endroit de traces de suie. Les pins montrent leur cime roussie et quelques fumées s’élèvent par endroits. « C’est impressionnant de voir la forêt qui continue à brûler », souffle Mickael Bruger, venu de Suisse avec sa famille.

« C’est notre dernier jour de vacances donc c’est vraiment une chance de pouvoir venir », s’exclame le père de famille, émerveillé, en arpentant la dune sandales à la main.

Romain Verrier, du restaurant Tekoa à La Teste-de-Buch, tient un point de restauration éphémère au pied de la dune. « On a tous été choqués de voir que l’incendie s’était arrêté à cinq mètres. Mais on a l’espoir que l’été reparte, que le cours des choses reprenne », assure-t-il en servant des croissants aux premiers visiteurs.

Comme lui, les acteurs du tourisme, les commerçants, les habitants, espèrent voir relancée la saison touristique, touchée par la « tragédie » de l’incendie, disent les élus locaux.

En fin d’après-midi devait se tenir un grand « rassemblement maritime » de bateaux de plaisanciers, d’ostréiculteurs et de pêcheurs, pour dire « que nous aimons notre bassin ».

© AFP

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