Le sud-ouest de l’Europe suffoque et brûle toujours

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Des vacanciers sur la plage de Pyla-sur-mer, avec à l'arrière le nuage de fumée de l'incendie qui ravage la forêt proche, le 15 juillet 2022 © AFP Thibaud MORITZ

Madrid (AFP) – Des milliers de pompiers continuaient vendredi leur lutte implacable contre les flammes en France et dans la péninsule ibérique, où les températures restaient suffocantes vendredi alors que plus au nord, le Royaume-Uni se préparait à vivre ce week-end sous une chaleur « extrême ».

Dans le sud-ouest de la France, où deux incendies ont brûlé plus de 7.000 hectares depuis mardi notamment près de la très touristique Dune du Pilat, sur la côte Atlantique, la situation « est toujours défavorable », a annoncé la préfecture du département de la Gironde (sud-ouest).

Ces feux, qui mobilisent un millier de pompiers, ont entraîné depuis mardi l’évacuation de 10.000 personnes.

« Je n’ai jamais vu ça et on a l’impression que c’est post-apocalyptique, vraiment, ça tombe de partout, sur les voitures, c’est inquiétant », a dit jeudi Karyn, une habitante de Cazaux, juste avant l’ordre d’évacuation préventive de ce village proche de la Dune du Pilat, enveloppé par un gros panache de fumée et des cendres en suspension.

Déclenché jeudi après-midi par le passage d’un train, un autre incendie a ravagé au moins 300 hectares près d’Avignon, dans le sud-est, avant d’être fixé.

« Vigilants quelques jours de plus »

Au Portugal, plus de 2.000 pompiers étaient toujours mobilisés vendredi pour lutter en particulier contre quatre foyers importants dans le nord et le centre du pays.

Si la situation s’est quelque peu améliorée, les autorités ont appelé à la plus grande prudence. « Nous devons être vigilants quelques jours de plus (…), mieux vaut prévenir que guérir », a insisté jeudi soir le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa.

Selon la protection civile, ces incendies ont fait un mort et une soixantaine de blessés.

Depuis le début de l’année 2022, un peu plus de 30.000 hectares ont été brûlés au Portugal, le chiffre le plus élevé au 15 juillet depuis 2017, année marquée par des incendies meurtriers ayant fait une centaine de morts.

Dans la région espagnole d’Estrémadure, frontalière du Portugal et où des milliers d’hectares ont brûlé depuis le début de la semaine, un autre feu « à l’évolution défavorable » s’est déclaré jeudi après-midi et menaçait le Parc National de Monfragüe, une zone naturelle protégée pour sa biodiversité.

37 degrés à 7h du matin

Si le pic de cette vague de chaleur semble avoir été franchi en Espagne, la chaleur ne laissait toujours aucun répit aux habitants qui devront attendre le début de la semaine prochaine pour connaître des températures un peu plus clémentes.

A 7H00 du matin (05H00 GMT), il faisait ainsi déjà 37,2 degrés dans la province de Badajoz (sud-ouest) et des maximales de 44 degrés étaient encore attendues dans le pays vendredi.

Jeudi, il a fait jusqu’à 45,4 degrés dans le centre. Le record de température absolu en Espagne date d’août 2021 (47,4 degrés près de Cordoue, dans le sud).

Au Portugal, où le mercure a atteint jeudi 47 degrés dans le nord, un record pour un mois de juillet dans le pays, les maximales devraient baisser vendredi à 41 degrés.

En France, au contraire, les températures, qui ont atteint 37/38 degrés dans le Sud-Ouest et la basse vallée du Rhône jeudi, devraient encore grimper vendredi à 38/40 degrés au sud d’une ligne Bordeaux – Lyon mais s’atténuer en revanche au nord de celle-ci.

A partir de dimanche, c’est le Royaume-Uni qui se prépare à vivre des températures « extrêmes », selon le Met office, pouvant battre le record de 38,7 degrés datant de 2019.

Le service de santé publique NHS a mis en garde contre un « bond » des hospitalisations liées à la chaleur tandis que les compagnies de trains n’ont pas exclu des annulations inopinées en raison des températures.

En Irlande, le mercure pourrait monter jusqu’à 32 degrés lundi, soit juste en-dessous du record absolu de 33,3 degrés datant de 1887.

Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

© AFP

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Un commentaire

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    • Vie781

    Quand les gouvernements vont agir pour arrêter la production de produits polluant, sans intérêt et la surconsommation quand on voit le nombre de produits à date courtes.