Absent de la COP26, Bolsonaro rencontre Salvini en Italie

Le président brésilien Jair Bolsonaro (g) et le leader d'extrême droite italien Matteo Salvini à Pistoia, en Toscane, le 2 novembre 2021 © Service de presse de Matteo Salvini/AFP Handout

Vérone (Italie) (AFP) – Le président brésilien Jair Bolsonaro, absent de la COP26 à Glasgow, a rencontré mardi le leader d’extrême droite italien Matteo Salvini lors de sa visite à Pistoia, en Toscane, d’un mémorial dédié aux Brésiliens tués pendant la Seconde guerre mondiale.

Fait inhabituel, l’évêque de Pistoia n’a pas voulu célébré la messe prévue à ce mémorial pour le jour des défunts, tandis que le diocèse a rappelé dans un communiqué cinglant que « les théâtres pour d’éventuelles rencontres institutionnelles, politiques ou personnelles doivent être trouvés dans d’autres lieux et à d’autres moments qui n’ont rien à voir avec ce moment de recueillement solennel ».

Matteo Salvini, chef de la Ligue, qu fait partie de la coalition soutenant le gouvernement de Mario Draghi, a dénoncé « des polémiques incompréhensibles » pour une journée des défunts. « Honorer les morts devrait être en dehors de toute controverse politique », a-t-il estimé.

Ni le maire de Pistoia, ni le président de la région Toscane ne sont venus non plus pour accueillir le président brésilien.

M. Bolsonaro était à Rome ce week-end pour le sommet du G20, mais au lieu de s’envoler avec ses homologues vers Glasgow pour les négociations des Nations unies sur le climat, il s’est rendu lundi en Vénétie, dans le nord de l’Italie, pour recevoir la citoyenneté honoraire de la petite ville d’Anguillara Veneta, dont sont originaires ses ancêtres.

M. Bolsonaro, isolé sur la scène internationale, est très critiqué pour son bilan environnemental : depuis son arrivée au pouvoir en 2019, la déforestation et les incendies en Amazonie ont explosé, alors que son gouvernement exige d’être payé pour protéger la forêt amazonienne, dont 60% se trouve au Brésil et dont le maintien est crucial pour freiner le réchauffement climatique.

La décision d’Anguillara Veneta, dirigée par la Ligue, et la venue de M. Bolsonaro, accusé par une commission d’enquête du Sénat brésilien d’avoir « délibérément exposé » ses compatriotes à « une contamination de masse » par son déni de la gravité de la crise sanitaire, ont suscité des protestations dans cette bourgade.

De même que dans la ville voisine de Padoue, où la police a utilisé des canons à eau contre les manifestants anti-Bolsonaro devant la célèbre basilique de Saint-Antoine.

Après sa visite à Pistoia, M. Bolsonaro s’est rendu à Pise, d’où il devait repartir pour le Brésil. Il en a profité pour faire une brève visite de la fameuse tour penchée.

©AFP

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