Des ONG appellent à renforcer la protection de l’Antarctique

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Des manchots d'Adélie le 2 mars 2018 sur un iceberg des îles Danger, en Antarctique © Stony Brook University/AFP/Archives Rachael Herman

Madrid (AFP) – Une dizaine d’ONG ont remis au gouvernement espagnol une pétition appelant à renforcer la protection environnementale de l’Antarctique prévue par le traité de Madrid, qui fête ses 30 ans lundi.

Les eaux entourant l’Antarctique « restent ouvertes à la pêche commerciale qui s’est étendue ces dernières décennies et menace de nombreux écosystèmes vulnérables et l’habitat d’espèces sauvages », a mis en garde la Coalition pour l’Antarctique et l’Océan austral (Asoc) dans un communiqué.

Une pétition, signée au total par « près d’1,5 million de personnes » et une dizaine d’ONG dont Asoc, Antarctica2020, Avaaz et Blue Nature Alliance, demande notamment l’extension des zones où la pêche est interdite.

Elle a été remise lundi au Premier ministre espagnol Pedro Sanchez lors d’une conférence organisée dans la capitale espagnole pour les 30 ans du protocole de Madrid, qui donne à l’Antarctique le statut de « réserve naturelle consacrée à la paix et à la science ».

Ce accord signé le 4 octobre 1991 interdit toute exploitation minière ou pétrolière durant 50 ans et prévoit des mesures pour la protection de la faune et de la flore, le contrôle du tourisme, la prévention de la pollution marine et l’élimination des déchets.

« Actuellement, seul 5% de l’océan Antarctique est protégé, c’est pourquoi établir de nouvelles zones maritimes protégées est crucial dans des régions telles que la péninsule antarctique, la mer de Weddell et l’est » du continent, a plaidé Pedro Sanchez lors de cette conférence.

Le premier ministre espagnol a exprimé son « engagement » et celui des autres états membres de l’UE à défendre l’établissement de ces nouvelles zones protégées en octobre lors de la réunion annuelle de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), chargée notamment de réguler la pêche.

L’Antarctique est également particulièrement menacé par le réchauffement climatique. Le record de chaleur sur ce continent a été battu le 6 février 2020 avec une température de 18,3 degrés Celsius, a confirmé l’Organisation météorologique mondiale en juillet.

Plusieurs études ont conclu que la fonte des grands glaciers de l’ouest de l’Antarctique, qui contiennent assez d’eau pour faire monter les océans de plusieurs mètres, semble irréversible.

Cette fonte fait partie des « points de rupture » ou « point de bascule » identifiés par les scientifiques comme des éléments-clés dont la modification substantielle pourrait entraîner le système climatique vers un changement dramatique et irrémédiable.

©AFP

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