COP26 : les pays du sud de l’Europe s’engagent sur l’objectif de l’Accord de Paris

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Un feu de forêt sur l'île d'Eubée, le 10 août 2021 en Grèce © AFP/Archives ANGELOS TZORTZINIS

Athènes (AFP) – Les pays du sud de l’UE ont réitéré vendredi à Athènes « leur ferme engagement » à mettre en œuvre l’Accord de Paris de 2015, visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, alors que l’ONU a averti que le monde s’acheminait vers une hausse « catastrophique » de 2,7°C.

« Maintenant plus que jamais, il est nécessaire de s’attaquer à la crise climatique et environnementale qui s’intensifie », ont exhorté les neuf pays méditerranéens dans une déclaration commune au sommet d’Athènes.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui présidait le sommet, a rappelé que « les feux dévastateurs de cet été qui ont frappé la Grèce, l’Italie et Chypre, n’ont épargné aucun pays de Méditerranée, pendant que le Nord de l’Europe était frappé par des inondations destructrices ».

« Alors que le danger est commun, notre défense doit l’être aussi », a-t-il exhorté.

A l’initiative d’Athènes, le président français Emmanuel Macron, les Premiers ministres espagnol Pedro Sanchez et italien Mario Draghi ont signé, avec leurs homologues de Chypre, Malte, Slovénie, Croatie et du Portugal, une déclaration « pour atteindre un résultat ambitieux lors de la COP26 » qui se tiendra en Ecosse en novembre.

Mais à six semaines de la COP26, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a averti qu’un rapport publié vendredi « montrait que le monde est sur un chemin catastrophique vers +2,7°C de réchauffement ».

Dans leur déclaration commune, les neuf dirigeants réaffirment en outre leur « engagement d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 » en Europe.

 « La seule solution »

Présent à Athènes, le président du Conseil européen Charles Michel a estimé que c’était « la seule solution ».

Les feux de l’été sont « le déclencheur pour accélérer nos efforts et nous attaquer au changement climatique », a déclaré M. Draghi. M. Sanchez a insisté sur « la préparation » des « territoires pour éviter les catastrophes naturelles ».

« Nous voyons tous que le changement climatique affecte lourdement la région méditerranéenne et nous devons trouver des solutions », a également estimé sur la chaîne EBS la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, venue à Athènes.

« Nous nous sommes engagés à renforcer le mécanisme européen de protection civile », a déclaré le président Macron, qui s’est félicité de la « solidarité européenne » sur les feux de forêt.

Soulignant la « haute vulnérabilité » de la Méditerranée aux changements climatiques, les neuf pays méditerranéens s’inquiètent des « impacts économiques » et appellent leurs partenaires internationaux, « en particulier ceux du G20 à ratifier l’Accord de Paris ».

Ils ont aussi promis de renforcer leur collaboration transfrontalière pour la protection de la biodiversité et d’augmenter les investissements permettant une meilleure gestion des forêts en Méditerranée.

La Grèce a été sévèrement frappée par les feux de forêt, qui ont dévasté plus de 100.000 hectares de son territoire cet été. Mais les températures caniculaires ont également favorisé d’importants incendies en Espagne, en Italie, en Croatie, en France et à Chypre.

 Conférence sur la Lybie

Ce sommet connu sous le nom de Med7 a été rebaptisé UE MED, cette année, en raison de son élargissement à la Croatie et à la Slovénie.

L’an dernier en Corse, le président français Emmanuel Macron et ses homologues des pays méditerranéens de l’UE avaient exhorté la Turquie à cesser sa politique de « confrontation » en Méditerranée orientale.

Le président Macron s’est félicité vendredi d’avoir depuis « constaté une véritable désescalade en Méditerranée orientale ».

« Nous continuons à être vigilants sur les situations géopolitiques méditerranéennes », a ajouté le dirigeant français, évoquant le Liban, la Tunisie et annonçant un sommet sur la Lybie le 12 novembre, sans autre précision.

Cette année, l’UE cherche désespérément à empêcher un flux massif de réfugiés venu d’Afghanistan, qui pourrait être comparable à la crise des migrants déclenchée en 2015 par la guerre en Syrie. Plus d’un million de réfugiés étaient alors arrivés dans l’Union européenne surtout par la Grèce et l’Italie.

« Nous devons empêcher l’instrumentalisation de la souffrance humaine à des fins politiques et parvenir à une entente commune sur la manière de gérer les tentatives orchestrées de traversée irrégulière » des migrants, selon une déclaration commune.

Les neuf pays se sont également engagés à « renforcer leur coopération » pour lutter contre « le phénomène de l’extrémisme violent et du terrorisme », et appelé le régime taliban « à coopérer pleinement dans la lutte contre le terrorisme ».

© AFP

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