L’administration Biden mise gros sur l’énergie solaire aux États-Unis

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Des panneaux solaires dans le comté de Kern, près de Mojave en Californie, le 18 juin 2021 © AFP/Archives Patrick T. FALLON

New York (AFP) – L’administration Biden a affirmé mercredi que le soleil pouvait produire 45% de l’électricité dans le pays d’ici 2050, et jouer ainsi un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique, à condition d’accélérer vivement les investissements dans l’énergie solaire.

La marche est haute.

En 2020, les panneaux photovoltaïques et les centrales solaires thermiques ont produit un peu moins de 80 gigawatts (GW) aux États-Unis, soit de quoi répondre à 3% de la demande en électricité du pays.

Pour atteindre les ambitions présentées dans un rapport du ministère de l’Énergie mercredi, il faudrait quadrupler le déploiement de l’énergie solaire en moins de dix ans: en l’augmentant de 15 GW en 2020 à 30 GW chaque année d’ici 2025, puis à 60 GW par an entre 2025 et 2030.

Cela nécessite « des réductions de coûts importantes », « le soutien des politiques publiques » et « une électrification à grande échelle » de l’énergie solaire, a reconnu le ministère.

Le réseau électrique, initialement plutôt conçu pour les centrales à charbon, à gaz ou nucléaire, doit notamment fortement évoluer pour s’adapter à l’énergie intermittente du soleil.

Et les États-Unis doivent compter sur des panneaux solaires fabriqués en grande partie en Chine.

Électricité propre en 2035

L’administration de Joe Biden souhaite que l’électricité ne soit plus, dans son ensemble, une source d’émissions polluantes d’ici 2035 et mise pour ce faire sur les vastes plans d’investissement dans les infrastructures encore en discussion au Congrès.

Dans son arsenal de mesures, le président américain compte aussi sur l’énergie du vent et a donné son impulsion à plusieurs grands projets d’éoliennes en mer.

Mais le rapport diffusé mercredi « met en lumière le fait que l’énergie solaire, notre source d’énergie propre la moins chère et à la croissance la plus rapide, pourrait produire suffisamment d’électricité pour alimenter toutes les maisons aux États-Unis d’ici 2035 et employer dans le même temps jusqu’à 1,5 million de personnes », a commenté la ministre de l’Énergie, Jennifer Granholm, dans un communiqué.

Cela « nécessite un déploiement massif et équitable d’énergies renouvelables et de solides politiques de décarbonation – exactement ce qui est énoncé dans la loi soutenue par les deux partis sur l’investissement dans les infrastructures et l’emploi et dans le programme « Build Back Better » (« Reconstruire en mieux ») du président Biden », a-t-elle ajouté.

Selon le scénario développé par ses services, l’énergie solaire représenterait 37% de l’électricité en 2035, le reste étant fourni par l’énergie éolienne (36%), l’énergie nucléaire (11%–13%), l’énergie hydroélectrique (5%– 6%), la biomasse et la géothermie (1%).

Il s’agirait d’un tournant majeur par rapport au schéma actuel: en 2020, l’énergie renouvelable fournissait 21% de l’électricité aux États-Unis, le reste étant produit par le gaz naturel (40%), le nucléaire (20%) et le charbon (19%).

Crédits d’impôt

Dans une lettre adressée aux responsables politiques, près de 750 entreprises du secteur de l’énergie solaire ont insisté sur la nécessité d’étendre les politiques de soutien en place et de les installer sur le long terme.

Quadrupler le rythme actuel des installations d’ici 2030 représente « une course contre la montre », affirment-ils en demandant notamment un renforcement de l’actuel crédit d’impôt sur les investissements dans le solaire.

En visite mardi dans le New Jersey et à New York pour évaluer les dégâts de la meurtrière tempête Ida, le locataire de la Maison Blanche a une nouvelle fois appelé à agir sans tarder contre le changement climatique, en particulier pour adapter les infrastructures vieillissantes à la multiplication redoutée d’événements météorologiques extrêmes.

Pour le spécialiste du secteur énergétique Dan Pickering, les objectifs fixés mercredi par l’administration sont plus « une source d’inspiration » que des ambitions « pragmatiques ».

« Des milliers de milliards de dollars vont être dépensés pour tenter d’y parvenir. Il est absolument essentiel de fixer un cap de façon efficace », a-t-il estimé sur Twitter.

L’ONG environnementale NRDC a pour sa part, sur le réseau social, « exhorté le Congrès à financer entièrement les investissements dans l’électricité propre dans le processus budgétaire actuel pour faire de ce plan une réalité ».

©AFP

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2 commentaires

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    • Serge Rochain

    On ne produit pas des ¨GW qui sont des puissances mais des GWh, de plus les 80 sont fantaisistes puisque le solaire à produit plus de 130 TWh pour cette période.

    • Balendard

    Le nouveau président américain voit juste lorsqu’il place le voltaique devant le nucléaire : prétendre qu’une chaîne énergétique comme le nucléaire peut nous sortir d’affaire à l’aube du réchauffement climatique alors qu’elle passe comme les combustibles fossiles par les hautes températures pour produire l’électricité pourrait bien donner raison au jugement d’ Albert Einstein. Ce dernier estimait en effet qu’il n’existe sur terre que deux choses infinies: l’univers et la bêtise humaine. Et ceci avec le fait que pour l’univers, il n’avait pas de certitude absolue.

    Est-il même besoin après la sentence d’Einstein de comparer les prix de revient du kWh nucléaire avec celui du kWh voltaique, les temps de mise en oeuvre des 2 outils de production et leur dangerosite respective ?

    Je suis aussi tout à fait d’accord avec Serge Rochain concernant l’unité choisi par Goodplanet depuis plusieurs années, à savoir la puissance, pour quantifier la production solaire. Et ceci avec le fait qu’il est tout à fait inapproprié de quantifier le nombre le nombre de foyers pouvant être satisfait par cette production si l’on ne précise pas quel est le mode de chauffage utilisé pour l’habitat