Grèce : les pompiers prennent « lentement le contrôle » de l’incendie d’Eubée (maire)

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Des pompiers aidés d'habitants tentent d'éteindre le feu dans un village sur l'île grecque d'Eubée, le 10 août 2021 © AFP ANGELOS TZORTZINIS

Athènes (AFP) – Des centaines de pompiers continuaient mercredi en Grèce de combattre d’énormes feux de forêt en Grèce, dont l’un fait rage depuis neuf jours sur l’île grecque d’Eubée, qui ont laissé des centaines de personnes sans toit et fait d’immenses dégâts.

Avec l’aide de renforts étrangers, les pompiers grecs sont toujours à l’œuvre sur l’île d’Eubée et la péninsule du Péloponnèse (ouest), en terrain difficile.

« Je pense que nous pouvons dire » que nous sommes en train de « prendre lentement le contrôle sur le front des incendies » d’Eubée, a déclaré à la télévision publique ERT Yiannis Kontzias, le maire d’Istiaia, une ville de 7.000 habitants dans le nord de l’île.

« Hier, nous avons vu la lumière du soleil pour la première fois depuis des jours », a-t-il ajouté, en référence aux énormes nuages de fumée qui recouvraient l’île.

La situation était plus précaire dans la montagneuse région de Gortynie, riche en forêts denses et profonds ravins, dans le Péloponnèse.

Selon Christos Lambropoulos, gouverneur adjoint de la région d’Arcadie située dans le Péloponnèse, les secours concentrent leurs efforts pour éviter que le feu n’atteigne le mont Ménale, surmonté d’une épaisse forêt.

« Les villages n’ont pas l’air en danger pour le moment (…) mais les conditions changent d’heure en heure », a-t-il dit à ERT.

Trois personnes ont péri dans les incendies, survenus durant la pire canicule depuis trois décennies en Grèce.

Plusieurs pays, dont des membres de l’UE, ont envoyé en renfort 21 aéronefs, 250 véhicules et plus de 1.200 pompiers.

Coup dur pour l’économie

Des voix se sont élevées pour demander la démission des hauts fonctionnaires responsables des secours, qui en juin encore assuraient que le pays était bien préparé.

Les moyens étaient « meilleurs que jamais auparavant », mais « nous avons fait face à une situation opérationnellement unique, avec 586 feux en huit jours durant le pire phénomène météo depuis 40 ans », s’est encore justifié mardi le ministre adjoint de la Protection civile Nikos Hardalias.

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a demandé lundi pardon aux Grecs pour les « possibles erreurs » étatiques.

Outre la destruction de centaines d’habitations et un coup dur aux forêts grecques, l’économie locale est sinistrée.

« Nous avons perdu le mois d’août, qui aurait soutenu les gens pour l’année à venir. (…) Le tourisme local a été détruit, la plupart (des visiteurs) sont partis », déplore le maire Kontzias. « Les dégâts sont énormes, et le désastre environnemental aura des répercussions économiques pendant des décennies ».

« C’est une catastrophe écologique », a aussi commenté auprès de l’AFP Dimitris Haliotis, chef d’équipe de la Croix-Rouge venu de Patras en renfort. « On a des centaines d’animaux brûlés, des ruches sont ravagées. Tout l’écosystème est détruit ».

Face à une « catastrophe naturelle aux proportions sans précédent », le Premier ministre a annoncé le déblocage d’une enveloppe globale de 500 millions d’euros, qui comprend à la fois des aides d’urgence aux habitants victimes des feux, mais aussi un plan de reconstruction des zones sinistrées.

Du 29 juillet au 11 août, plus de 93.600 hectares ont été ravagés par les flammes dans ce pays méditerranéen frappé début août par une canicule exceptionnelle. Quelque 2.330 hectares avaient brûlé en moyenne sur la même période entre 2008 et 2020.

©AFP

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