« Incinérée » : Greenville avant et après l’incendie monstre qui ravage la Californie

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Des dizaines de véhicules brûlés sont plongés dans les épaisses fumées dégagées par le Dixie Fire à Greenville (Californie), le 6 août 2021 © AFP JOSH EDELSON

Greenville (États-Unis) (AFP) – Comme un signe annonçant l’approche d’un des pires feux de forêt recensés en Californie, le ciel est devenu rouge foncé peu avant que les flammes ne balayent la petite ville de Greenville. Après leur passage, ne restaient que des murs calcinés, de la fumée et de la cendre.

Les stigmates de cet incendie, baptisé Dixie Fire, sont visibles sur une série de clichés réalisés par un photographe de l’AFP avant et après le sinistre, qui a détruit des centaines de bâtiments et provoqué l’évacuation de milliers d’habitants dans le nord de la Californie.

« J’ai observé, sous le choc, comment un bureau de poste, une caserne de pompiers, une banque, un musée et d’innombrables commerces ont été incinérés et réduits à un tas de décombres fumants », raconte ce photographe, Josh Edelson. « Des animaux morts gisaient sur le bord des routes », écrit-il.

Le journaliste aguerri, qui suit depuis des années les gigantesques incendies ravageant l’Ouest américain, a assisté aux « efforts futiles des pompiers pour stopper des flammes d’une centaine de mètres de haut qui les dominaient, sauvant quelques maisons pendant que la plupart étaient perdues ».

Josh Edelson a lui-même dû conduire à travers un « couloir de flammes » qui embrasaient les deux côtés de la route.

« Je suis passé en mode survie et j’ai aussitôt commencé à identifier mentalement l’endroit où se trouvait mon abri anti-feu », a-t-il écrit après avoir enfin réussi à se mettre en sécurité.

Dimanche soir, le Dixie Fire avait détruit près de 200.000 hectares de végétation, une surface supérieure à celle de l’agglomération de Los Angeles, ce qui en fait le deuxième incendie le plus dévastateur de l’histoire de la Californie.

Le gouverneur de l’État, Gavin Newsom, a parcouru les ruines de Greenville, exprimant sa « profonde reconnaissance » aux soldats du feu et appelant à « admettre ouvertement que ces incendies sont causés par le climat ».

Le changement climatique contribue à l’augmentation des températures, à la multiplication des canicules et à la raréfaction des précipitations par endroits, une combinaison idéale pour le développement des incendies, comme en Californie.

Huit des dix plus gros feux de forêt jamais enregistrés dans l’Etat se sont déclarés depuis 2017. Et six depuis 2020, lorsque s’est produit le plus vaste de tous, le gigantesque August Complex, qui a détruit 417.000 hectares.

Les autorités estiment qu’il faudra des semaines avant de pouvoir éteindre le Dixie Fire, qui a débuté le 13 juillet dernier.

Tami Kugler, une habitante qui a fui Greenville, assise près d’une tente installée sur un site d’évacuation, a raconté sa course contre le feu à l’AFP: « C’était comme conduire pour sortir d’une zone de guerre, comme on le voit dans les films. »

« Mon quartier n’existe plus — je veux dire plus du tout. Les maisons de tous ceux auxquels je tiens et que j’aime dans ce quartier ont disparu », lâche-t-elle.

©AFP

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