Belgique : à Dinant, déblayage et désolation après un torrent de boue

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Après les fortes pluies de la veille dans la ville belge de Dinant, le 25 juillet 2021. © BELGA/AFP NICOLAS MAETERLINCK

Dinant (Belgique) (AFP) – Une rue dévastée, une voie ferrée coupée, des voitures emportées, de la boue partout et quelques larmes : la ville belge de Dinant pansait ses plaies dimanche après un épisode orageux très localisé mais exceptionnel.

Chaussés de bottes et armés de pelles et de balais, les riverains de la rue de Philippeville nettoyaient la boue qui a envahi les garages, les rez-de-chaussée et les caves à la suite d’un violent orage samedi soir dans cette localité de la province de Namur (sud).

Des scènes rappelant les inondations dévastatrices il y a dix jours dans la province voisine de Liège qui ont fait 37 morts, selon un nouveau bilan dimanche du centre de crise. Elles avaient aussi touché Dinant en raison d’une crue de la Meuse mais beaucoup moins fortement.

Les voitures en stationnement ont dévalé la rue en pente comme « des obus » et se sont encastrées dans un passage à niveau. Les trottoirs ont été défoncés par le torrent de boue, mettant à nu les câblages, le revêtement s’est soulevé et des pavés ont été emportés.

Ce sont les eaux de ruissellement, faute d’avoir été absorbées plus haut par des terres déjà fortement imbibées, qui ont envahi la rue.

« J’ai vu arriver une masse d’eau de plus d’un mètre (de haut) qui a tout embarqué. J’ai eu peur pour ma maman de 89 ans qui habite en face. Il n’y avait plus d’électricité. On ne pouvait pas traverser la rue », raconte un riverain, Jacques Hermant, des sanglots dans la voix.

« Jamais vu ça »

Sa voiture, vitres cassées et pneus crevés, a comme les autres été emportée par la boue. « Partir en vacances ? J’ai plus envie », ajoute le retraité, toujours privé d’eau courante.

« On a l’habitude de voir la Meuse monter mais l’eau dévaler les rues des hauteurs… C’est impensable », témoigne Brigitte Crouquet, native de cette ville touristique connue pour sa citadelle et ses falaises.

« Il y a eu un énorme orage avec de la grêle. On était à un match de foot, le terrain synthétique est parti dans tous les sens. A Dinant, la boue dévalait, nous n’avions jamais vu ça », poursuit-elle.

« Notre ville est trop belle, elle ne peut pas être abîmée par des incidents climatiques », s’indigne-t-elle, la voix brisée.

Dimanche matin, une grue dégageait les voies ferrées des pierres et des branchages amoncelés pour permettre aux techniciens d’évaluer l’étendue des dommages avec un ballast recouvert de boue sur ce tronçon reliant Dinant à Namur.

« Je n’avais jamais vu ça en 20 ans. Le ballast permet de stabiliser la voie, la boue a un effet de ressort », explique Claudio Gualtieri, un technicien d’Infrabel, le gestionnaire des infrastructures des chemins de fer belges.

Bien que localisés, les dégâts sont considérables. « On va faire des travaux provisoires pour reboucher les voiries. On espère être aidé par le gouvernement wallon. Ça va coûter très, très cher », estime un adjoint au maire en combinaison orange, Robert Closset.

Aucun mort ou blessé n’a été signalé dans cet épisode orageux qui a touché au total une dizaine de communes de la vallée de la Meuse, dont Namur. A Dinant, quelques habitants ont dû quitter leur maison.

Une nouvelle fois, la solidarité joue à plein : les riverains sont aidés par des volontaires arrivés de la ville mais aussi de plus loin, comme cette femme venue apporter des croissants et des pains au chocolat.

©AFP

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