Bruxelles (AFP) – La Belgique rend un hommage national mardi aux victimes des inondations qui ont dévasté une partie du pays les 14 et 15 juillet, tandis qu’en Allemagne où le bilan est encore plus lourd, la chancelière Angela Merkel est attendue à la mi-journée dans une commune sinistrée de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

En Belgique, où la région de Liège (est) a été particulièrement frappée, une journée de « deuil national » a été décrétée et tout le pays était appelé à observer à midi une minute de silence.

Le roi Philippe et le Premier ministre Alexander De Croo devaient se recueillir à Verviers (est), lors d’une cérémonie à la caserne des pompiers de cette commune durement touchée.

Selon un bilan encore provisoire, les fortes crues dues à des pluies diluviennes, qui ont englouti des dizaines de maisons, ont coûté la vie à 31 personnes.

Et 70 autres étaient « toujours portées disparues ou injoignables », selon le centre de crise, un chiffre qui a diminué ces dernières 48 heures au fur et à mesure du rétablissement des contacts téléphoniques.

En Allemagne, 165 décès ont été recensés, presque tous dans l’ouest, dans les deux Länder de Rhénanie, selon un bilan toujours provisoire. Quelque 170 personnes étaient encore portées disparues.

Dans l’est de la Belgique, la vallée de la Vesdre, un affluent de la Meuse sorti de son lit sous l’effet des trombes d’eau et de la saturation d’un barrage, concentre au moins la moitié des victimes du pays, selon des élus locaux.

Chaudfontaine, Trooz, Pepinster, Verviers, Angleur ou Chênée, près de Liège, comptent parmi les localités ravagées, où l’eau s’est infiltrée partout, parfois jusqu’à plusieurs mètres de hauteur.

A Verviers, le roi et le Premier ministre devaient s’entretenir avec des secouristes et des victimes, avant que les sirènes de la caserne ne retentissent à 12h00 précises (10h00 GMT).

Outre la minute de silence à 12h01, l’hommage prévoyait aussi la mise en berne des drapeaux des batîments officiels. C’était le cas à Bruxelles où les drapeaux européens avaient été abaissés mardi matin devant la Commission.

Bus et métros à l’arrêt une minute

Dans la capitale belge, bus, métros et trams marqueront l’arrêt pendant une minute pour être à l’unisson du pays.

Depuis vendredi, l’eau s’est progressivement retirée des zones inondées. « La situation s’est stabilisée » selon le centre de crise et les lieux sinistrés sont accessibles.

Maisons éventrées, voitures empilées, branchages et détritus amoncelés contre des ponts : la décrue et le retour du soleil ont dévoilé « un décor inouï », selon les mots du Premier ministre.

« Ces images me restent en tête (…) Vous pouvez compter sur nous pour vous aider et ne pas oublier », a écrit le dirigeant libéral flamand dans une lettre ouverte aux sinistrés et aux secouristes rendue publique mardi.

Comme Mme Merkel en Allemagne, il s’était déjà rendu auprès de victimes au cours du week-end.

Ces inondations sont « sans aucun précédent dans notre pays », avait déclaré M. De Croo vendredi en annonçant ce jour de deuil, à la veille de la fête nationale du 21 juillet qui sera célébrée de manière restreinte.

La ville de Bruxelles a annulé son « Bal national » et celle de Namur, capitale de la Wallonie, son feu d’artifice.

C’est la première fois depuis 2016 que la Belgique observe un deuil national. Trois jours de deuil avaient été décrétés cette année-là à la suite des attentats jihadistes qui avaient fait 32 morts et plus de 340 blessés à Bruxelles.

Outre les catastrophes majeures, les décès de personnalités importantes et de membres de la famille royale peuvent aussi être marqués par un ou plusieurs jours de deuil dans tout le royaume.

Les fortes crues de la semaine dernière ont également touché le Luxembourg et les Pays-Bas, sans toutefois y causer de décès. Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a estimé que ces intempéries étaient « sans aucun doute » les conséquences du changement climatique.

©AFP

Inondations : la Belgique se recueille en hommage aux victimes