L’Ouest américain brûle déjà à une vitesse alarmante

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Un panneau avertissant du risque de chaleur extrême dans le parc national de Death Valley, en Californie, le 11 juillet 2021 © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP David Becker

Los Angeles (AFP) – La saison des incendies ne fait que commencer, mais des centaines de milliers d’hectares partent déjà en fumée: l’Ouest des États-Unis et du Canada font face à une vague de chaleur et une sécheresse persistante, poussant les feux de forêt à se multiplier et les autorités à rationner la consommation d’eau et d’électricité.

Californie, Oregon, Arizona, Idaho… aucun de ces États de l’ouest des États-Unis n’est épargné par les incendies qui ravagent actuellement quelque 350.000 hectares de végétation, selon le dernier bilan des autorités.

Si 2020 a été la pire année de l’histoire moderne de la Californie en matière d’incendies, il est possible que 2021 batte déjà ce record. Les feux ont d’ores à présent consumé deux fois plus de végétation que l’an dernier à la même époque, selon les responsables de gestion d’incendie de l’État.

Dans le nord, de multiples feux attisés par la chaleur et des vents croissants dévorent la végétation à toute allure. Le « Beckwourth complex », assemblage de plusieurs feux provoqués par la foudre, a déjà ravagé plus de 36.000 hectares, détruisant plusieurs habitations sur son passage.

Face aux flammes du River Fire, des ordres d’évacuations ont aussi été émis juste au sud du très célèbre parc national de Yosemite, paradis des grimpeurs.

La multiplication de ces brasiers pousse malheureusement ceux qui les combattent à prendre de plus en plus de risques. Deux pompiers de l’Arizona ont été tués ce week-end dans l’écrasement de leur avion lors d’une mission de surveillance des feux.

Au Canada voisin, le tableau est tout aussi sombre. Plus de 157.000 hectares brûlent en ce moment en Colombie-Britannique, province en proie à une nouvelle canicule.

Les autorités prédisent toutefois que celle-ci sera « moins agressive » que la vague de chaleur d’il y a moins de trois semaines, où un village non loin de Vancouver avait enregistré un record national à 49,6°C. Des températures si extrêmes qu’elles paraissaient irréelles.

Cet épisode en juin aurait été « presque impossible » sans le réchauffement climatique causé par les humains, avaient conclu des experts, estimant que le changement climatique avait rendu cet événement au minimum 150 fois plus susceptible de se produire.

Douche courte et clim’ coupée

Face à la multiplication de ces perturbations climatiques, les habitants de l’ensemble de la Californie ont été invités lundi à débrancher leurs appareils inutiles, couper leur climatisation et leur four de 16H00 à 21H00 locales, afin de rationner volontairement leur consommation d’électricité.

La Californie, cinquième puissance économique mondiale mais dotée d’infrastructures électriques vieillissantes, veut éviter de plonger à nouveau des millions de personnes dans le noir, comme ce fut le cas lors des années précédentes.

La semaine dernière, le gouverneur avait déjà exhorté la population à réduire sa consommation d’eau de 15%, en diminuant par exemple l’irrigation des pelouses et en prenant des douches plus courtes.

Mais l’été risque d’être long.

L’Ouest américain est en effet happé par un cercle vicieux dévastateur: les sols arides et la végétation desséchée créent à leur tour les conditions propices pour une augmentation des températures.

Un mercure plus élevé, des canicules à répétition et la baisse des précipitations par endroit sont aussi une combinaison idéale pour le développement des feux.

Après des pointes jusqu’à 52-54°C durant le week-end dans la vallée de la Mort, les températures commençaient justement à redescendre. Mais pour combien de temps?

« Heureusement, les foyers de chaleur vont commencer à se refroidir à partir d’aujourd’hui », ont tweeté les services météorologiques de Los Angeles.

« Profitez-en tant que ça dure, car il va faire plus chaud dès ce week-end. »

©AFP

L’Amérique du Nord a connu son mois de juin le plus chaud

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