Coulée de boue au Japon: l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise


Recherche de survivants après une coulée de boue, le 5 juillet 2021 à Atami, au Japon © JIJI PRESS/AFP STR

Tokyo (AFP) – Les autorités de la ville côtière d’Atami (centre du Japon) tentaient encore désespérément mardi d’établir le bilan humain de la gigantesque coulée de boue qui a emporté des dizaines de maisons samedi, alors que l’espoir de retrouver des survivants s’amenuisait.

Le bilan officiel était toujours mardi de quatre morts, alors que la fenêtre de 72 heures après la catastrophe – critique selon des experts pour retrouver des personnes en vie – s’est refermée en fin de matinée.

Deux personnes ont été retrouvées dans l’après-midi « sans connaissance », a indiqué la chaîne de télévision publique NHK, sans préciser si elles sont décédées ou encore en vie.

A un moment donné, le nombre de résidents dont les autorités étaient sans nouvelles s’élevait à plus d’une centaine, mais elles ont ensuite déclaré avoir localisé la plupart d’entre eux et confirmé qu’ils étaient en sécurité.

« Actuellement, le nombre de personnes dont on est sans nouvelles s’élève à 29 », a déclaré Takamichi Sugiyama, porte-parole du département de Shizuoka, où est située la ville d’Atami.

« Plus le temps passe, plus il est difficile de secourir les gens, mais nous allons poursuivre nos recherches en essayant de sauver autant de vies que possible », a dit M. Sugiyama à l’AFP.

Le maire d’Atami, Sakae Saito, a déclaré pour sa part « prier pour que nous puissions retrouver autant de personnes que possible ».

Les autorités ont eu des difficultés à localiser certaines personnes car de nombreuses maisons sont utilisées comme résidences secondaires, et des personnes âgées domiciliées dans la zone résident parfois ailleurs, dans des établissements spécialisés, selon des médias locaux.

Les autorités avaient annoncé lundi qu’une des victimes identifiées était Chiyose Suzuki, âgée de 82 ans, décédée à l’hôpital où les sauveteurs l’avaient transportée.

Son fils aîné Hitoshi, 56 ans, a déclaré à l’agence Kyodo qu’il regrettait de ne pas avoir emmené sa mère, qui avait des difficultés à marcher, lorsque la police leur a demandé d’évacuer.

« J’aurais dû y retourner et la sortir de là moi-même », s’est-il désolé.

Traînée de boue de 2 km

Le glissement de terrain s’est produit samedi après plusieurs jours de pluies intenses sur Atami, station balnéaire bâtie à flanc de montagne à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tokyo, et ses environs.

La coulée de boue, qui a déferlé en plusieurs vagues dévastatrices, a emporté sur son passage des pylônes électriques, enfoui des véhicules et arraché des maisons de leurs fondations, détruisant ou endommageant 130 bâtiments au total.

Trois jours après la catastrophe, Atami présentait encore un spectacle de désolation avec des habitations éventrées, des voitures renversées et des rues impraticables.

Des images filmées par des hélicoptères montraient mardi une longue traînée de boue et de gravats d’environ deux kilomètres de long descendant jusqu’à la mer.

Quelque 1.100 secouristes sont revenus dans la zone tôt mardi matin en tentant de se frayer un chemin parmi les débris.

Une grande partie du Japon est actuellement en pleine saison des pluies, qui provoquent souvent inondations et glissements de terrain.

Selon des scientifiques, le phénomène est accentué par le changement climatique car une atmosphère plus chaude retient davantage d’eau, accroissant le risque et l’intensité de précipitations extrêmes.

Atami a reçu vendredi et samedi 313 mm de pluie au total, alors qu’elle enregistre en moyenne chaque année 242 mm pour l’ensemble du mois de juillet.

©AFP

Ecrire un commentaire

Brésil : des milliers d'indigènes réclament la délimitation de leurs terres ancestrales

Lire l'article