Canicule et incendies: l’Ouest américain et canadien suffoquent

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Une personne se rafraîchit dans une fontaine lors d'une vague de chaleur, le 30 juin 2021 à Baltimore, dans le Maryland © AFP JIM WATSON

Vancouver (AFP) – Plusieurs centaines de morts subites, des hospitalisations en hausse et la multiplication de feux de forêts: l’ouest du Canada et des Etats-Unis suffoquent sous l’effet de températures insoutenables.

« Les températures enregistrées cette semaine sont sans précédent. Il y a eu des morts et le risque de feux de forêt est à un niveau dangereusement élevé », a déclaré mercredi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en écho au président américain Joe Biden un peu plus tôt.

« Les gens souffrent, les enfants ne peuvent pas jouer dehors, les routes craquent », avait notamment relevé M. Biden en marge d’un entretien avec des gouverneurs démocrates et républicains, recensant 36 feux actuellement actifs dans les Etats de la côte pacifique.

Le nord-ouest des Etats-Unis, habitué à une météo tempérée et généralement humide, a enregistré des records ces derniers jours, avec un maximum de 46,1 degrés Celsius lundi à Portland. La ville portuaire respirait un peu mieux mercredi, la vague de chaleur se déplaçant lentement vers l’intérieur des terres.

De l’autre côté de la frontière, plusieurs incendies étaient également en cours au Canada mercredi, dont un à proximité du village de Lytton, en Colombie britannique, à quelque 250 km au nord-est de Vancouver: c’est là qu’a été enregistré mardi un nouveau record absolu de chaleur pour tout le pays, à 49,6 degrés Celsius.

« La canicule historique continue de pulvériser des records » et devrait durer jusqu’à la fin de la semaine, écrivaient les services météorologiques canadiens, dressant une longue liste de températures jamais vues au Canada, qui battent parfois des records établis au 19e siècle.

« Insupportable »

L’affolement des thermomètres a fait des victimes. Au moins 486 personnes sont décédées subitement depuis vendredi en Colombie britannique, soit environ trois fois plus que la moyenne sur une telle période, selon les autorités.

« Même s’il est trop tôt pour dire avec certitude combien de ces décès sont liés à la chaleur, il est probable que cet important excès de mortalité est attribuable à la météo extrême », a déclaré Lisa Lapointe, responsable médico-légale de cet Etat canadien, redoutant une aggravation du bilan.

« C’est insupportable, c’est impossible de rester dehors », commentait Rosa, une habitante de la métropole de Vancouver, habituée à des températures tempérées. « J’espère que ça ne recommencera jamais, c’est trop », a-t-elle encore dit à l’AFP.

Dans la ville américaine voisine de Seattle, les médecins urgentistes ont également noté un afflux de personnes touchées par la chaleur, présentant notamment des problèmes aux reins ou au coeur. Au moins seize personnes sont mortes d’hyperthermie dans la région, selon le journal local Seattle Times.

Les autorités des deux pays ont appelé la population à minimiser ses sorties, à boire beaucoup et à prendre des nouvelles des personnes seules et âgées, mettant sur pied des « centres de rafraîchissement », dotés d’air climatisé et de brumisateurs.

Dans la région de Vancouver, des écoles ont été fermées et les campagnes de vaccination contre le Covid-19 suspendues. Les climatiseurs et ventilateurs sont en rupture de stock.

« La durée de cette canicule est inquiétante car il y a peu de répit la nuit », a souligné le ministre canadien de l’Environnement.

« Dôme de chaleur »

« On voit de plus en plus ce type de phénomènes météorologiques extrêmes ces dernières années. Donc il faut être réaliste, nous savons que cette vague de chaleur ne sera pas la dernière », a estimé Justin Trudeau.

Ces températures s’expliquent par un phénomène appelé « dôme de chaleur »: de hautes pressions emprisonnent l’air chaud dans la région. Son intensité est toutefois exceptionnelle.

« Le réchauffement climatique est à l’origine de la combinaison dangereuse entre la chaleur extrême et la sécheresse prolongée », a dit Joe Biden en soulignant, à l’adresse des républicains climato-sceptiques, que ce ne devrait pas être un « débat partisan ».

Le travail des pompiers « n’est plus saisonnier », ils font face à des sinistres toute l’année, a-t-il ajouté, en annonçant des revalorisations de leurs salaires.

Environ 9.000 soldats du feu sont actuellement déployés dans l’Ouest américain, notamment pour lutter contre la progression du « Lava Fire », à la lisière de l’Oregon et de la Californie, qui a déjà consumé plus de 7.000 hectares et n’était contenu qu’à 19% mercredi à la mi-journée.

« Les jours chauds sont toujours plus chauds, les jours secs toujours plus secs: la réalité du réchauffement climatique est face à nous », a commenté le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom.

©AFP

Le changement climatique a dopé la vague de chaleur de l’Ouest américain et canadien

Un commentaire

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    • Méryl Pinque

    Rappelons utilement que l’industrie de l’élevage, qui n’existe que parce que la majorité des humains mangent les animaux, contribue prioritairement au réchauffement climatique.

    Pas de « lutte pour le climat » qui vaille sans véganisme.