Les sols n’absorberaient pas les émissions de carbone autant que prévu


Campagne aux alentours de Sienne, Toscane, Italie (43°19' N - 11°19' E).

Selon une étude publiée dans le journal Nature, le potentiel de stockage des émissions de carbone par les sols pourrait avoir été surestimé. Les écosystèmes terrestres absorberaient moins que prévu les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, accélérant potentiellement le réchauffement de la planète.

Basée sur 108 expériences menées dans le monde entier, dans lesquelles des sols, des plantes et des arbres ont été exposés à des niveaux de CO2 plus élevés que ceux de l’atmosphère, l’étude montre que lorsque la croissance des plantes augmente, le stockage de carbone du sol n’augmente pas.

L’ampleur de l’effet de ce moindre stockage de carbone sur la vitesse du changement climatique est encore incertaine, relate le Guardian . Néanmoins, les sols demeurent essentiels dans la gestion des émissions de carbone, la quantité de carbone organique stockée dans les sols étant équivalent à trois fois celle des plantes et deux fois celle de l’atmosphère. « Etant donné que la terre absorbe 30 % du carbone émis par les combustibles fossiles et la déforestation, comprendre si cela va changer à l’avenir est important » a déclaré le professeur Simon Lewis, de l’University College London.

Enfin, bien que les plantes et les sols soient d’une importance capitale pour réguler les niveaux d’émissions, l’arrêt de la combustion des carburants fossiles demeure essentiel. Selon César Terrer, qui a dirigé les recherches et de l’université de Stanford aux États-Unis, « si nous voulons vraiment stopper le réchauffement climatique, nous devons arrêter les émissions, car les écosystèmes n’absorbent qu’une fraction de toutes les émissions de CO2 ».

3 commentaires

Ecrire un commentaire

    • Jean Grossmann

    Dommage, dans la mesure où le gaz carbonique, le gaz à effet de serre le plus redouté en ce qui concerne le réchauffement climatique est plus lourd que l’air et a tendance à s’écouler vers le bas

    • Méryl Pinque

    D’autant que les « écosystèmes » disparaissent à un rythme alarmant…

    • Francis

    Cet article traduit l’ignorance de ses rédacteurs en ce qui concerne les mécanismes du stockage du carbone. Il y a la fossilisation qui aboutit à la tourbe, au charbon, au pétrole. C’est un phénomène anaérobie qui sort le carbone du monde vivant en le mettant en profondeur ou au moins à l’abri de l’air dans les marécages. Il est pérenne tant qu’on y touche pas. Il y a aussi l’humification qui intéresse l’agriculture parce que la matière organique humifiée donne aux sols leurs qualités d’éponges pour stocker l’eau et les minéraux et c’est surtout la colle qui retient ensemble les particules de roches pour empêcher l’érosion. C’est donc un carbone qui reste dans le monde vivant et il est à ce titre très fragile, il est victime de la minéralisation par les bactéries du sol qui vivent à ses dépens. Cette minéralisation est un phénomène normal qui est exacerbé par tout ce qui aide les bactéries: le travail du sol qui les met en contact avec l’oxygène de l’air, l’apport d’engrais et de matière organique fermentescible qui excitent l’activité de ces bactéries. Donc le travail du cultivateur consiste à gérer l’équilibre humification/minéralisation pour que chaque année il y ait plus d’humification que de minéralisation. C’est la base de l’agroécologie: travailler le sol le moins possible et lui apporter le maximum de lignine avec des résidus de culture et des cultures intermédiaires arrivés à maturité. Ce sont les champignons saprophytes et les vers de terre qui transforment la lignine en humus . Tout ce qui aide et protège ces derniers va dans le bon sens.

En Inde, des villageois victimes de la montée des eaux désormais réfugiés climatiques

Lire l'article