La Convention citoyenne pour le climat juge le travail du gouvernement

convention citoyenne pour le climat gouvernement travail

Manifestation de Greenpeace pour le climat devant l'Assemblée nationale à Paris le 26 janvier 2021 © AFP Ludovic MARIN

Paris (AFP) – Après des mois de travaux de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), arrive l’heure du bilan: ses 150 membres se penchent de vendredi à dimanche sur les réponses faites par le gouvernement à leurs propositions et les suites à tirer de cette expérience inédite.

Cette Convention, voulue par le président Emmanuel Macron pour répondre à la crise des « gilets jaunes » et lancée en octobre 2019, tient sa huitième et dernière session de vendredi à dimanche au terme d’un calendrier bouleversé. L’épidémie de Covid-19 oblige ces derniers échanges à se tenir par visio-conférence.

« Vous êtes réunis aujourd’hui (vendredi) pour donner votre avis sur les réponses du gouvernement à vos propositions », a expliqué Thierry Pech, coprésident du comité de gouvernance de la CCC aux 107 citoyens connectés vendredi matin.

« On attend de vous que vous formuliez un jugement libre et raisonné sur les réponses du gouvernement », a-t-il poursuivi.

Au menu: passer en revue les grands thèmes sur lesquels ils ont travaillé (consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger, se nourrir et renforcer la protection judiciaire de l’environnement) et répondre à quatre questions plus générales.

« Quelle est votre appréciation de la prise en compte par le gouvernement des propositions de la Convention? ». En quoi les mesures du gouvernement « permettent de s’approcher de l’objectif de diminuer d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 dans un esprit de justice sociale? », conformément au mandat fixé à la CCC.

« Dans quelle mesure la CCC a été utile à la lutte contre le changement climatique en France? » Les Conventions citoyennes peuvent-elles « améliorer la vie démocratique de notre pays? »

Ils voteront 53 fois avec un système de note de 0 à 10. Des avis qui seront scrutés à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle, alors que le Président s’affiche régulièrement en champion de la lutte climatique.

Il n’y aura pas, en revanche, de déclaration finale commune.

« Soyez libres de votre parole, n’ayez pas peur de vous exprimer », les a encouragés la coprésidente du comité de gouvernance Laurence Tubiana, soulignant l' »impact » de la CCC dans les débats publics sur le changement climatique.

– Inscrire le changement climatique dans la société –

M. Macron s’était engagé à soumettre « sans filtre » leurs propositions soit au Parlement, soit à référendum, soit par application réglementaire. Sur 149, il a finalement écarté trois propositions: limitation de la vitesse à 110km/h sur autoroute, instauration d’une taxe de 4% sur les dividendes et réforme du préambule de la Constitution. Le chef de l’Etat a, en revanche, promis un référendum pour intégrer la protection de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution.

Le gouvernement a repris les autres propositions dans le projet de loi Climat et résilience qui sera bientôt discuté à l’Assemblée nationale, le plan de relance ou par voie réglementaire, comme l’interdiction des terrasses chauffées ou de chaudières neuves au fioul à partir de 2022. La plupart ont été réécrites.

Comme d’autres organismes indépendants, le Haut Conseil pour le climat (HCC), mis en place par M. Macron, regrette la « portée réduite » du projet de loi Climat et résilience et appelle le Parlement à « rectifier le tir ».

Selon une autre étude du cabinet de Conseil Carbone 4, commandée par les quatre ONG attaquant l’Etat dans « l’affaire du siècle », il est « certain que les mesures adoptées ou envisagées par l’Etat » ne permettront pas d’atteindre les objectifs de baisse d’émissions pour 2030, faute de réformes structurelles.

A l’inverse, les secteurs économiques visés par les mesures jugent qu’elle vont trop loin. Des commerçants dénoncent l’encadrement des publicités en vitrine, le secteur automobile a bataillé contre un malus poids conséquent sur les SUV, auquel s’opposait aussi Bercy.

« Je sais que vous ne sortirez pas les mêmes de cette aventure et que cette question du changement climatique, vous permettrez de l’inscrire dans la société française comme jamais ça n’a été fait », a assuré Mme Tubiana vendredi matin.

© AFP

Convention Climat: l’aventure « hors-norme » d’un Citoyen qui ne « lâchera rien »

Cap 2030 : retour sur la proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat de réduire la vitesse sur autoroutes à 110 km/h

William Aucant de la Convention Citoyenne pour le Climat : «j’aurais aimé que le gouvernement soit beaucoup plus ambitieux»

Grégoire Fraty, un des 150 membres de la Convention Citoyenne pour le Climat à propos de l’annonce du référendum sur le climat : « un bon signal tant démocratique que climatique » 

4 commentaires

Ecrire un commentaire

    • DAOUD

    Bonjour !
    La garantie de la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique à inscrire dans la constitution Français, pourrait-elle appliquée au delà des frontières fixées dans les esprits des uns et des autres, au sens large du terme?
    la lutte contre les dérèglements climatiques et donner + de chance, pour être efficace, devrait-elle être handicapée par ces frontières « vertuelles » pour le cas présent? à titre d’exemple: les vents de sable qui ont scruté ces derniers temps les ciels Européens, quelles mesures devraient-elles être prises pour empêcher ces vents venir garnir les rues de leur capital , ou
    encore pour sanctionner les « causes » ?

    • Guy J.J.P. Lafond

    27FÉV2021 –

    De Montréal (Canada), je suis agréablement impressionné par ce débat sur la place publique de telle sorte que la France puisse adopter sous peu un “plan climatique” raisonnable. Un nouvel azimut pris par les navigateurs français pourrait inspirer , espérons-le, d’autres nations sur cette si fragile planète bleue.

    Et comme l’a soulevé M. Daoud, des sables du Sahara qui sont venues colorer le ciel, la principauté d’Andorre et les neiges des centres de ski européens en ce mois de février 2021 ont de quoi questionner l’Europe et l’Afrique.

    @GuyLafond @FamilleLafond
    À nos vélos, à nos espadrilles de course, à nos équipements de plein air!

    • michel CERF

    Le problème des boulets c’est qu’ils sont 60 millions dans notre Pays !….

    • Balendard

    Pour finir je crois que c’est vous qui avez raison Michel. Vu l’urgence du changement l’exécutif pas le seul responsable mais il pourrait au moins essayer de convaincre le millefeuille français qu’il est temps d’agir

    http://infoenergie.eu/riv+ener/5urgence-changement.pdf