Climat : les Etats-Unis officiellement de retour dans l’accord de Paris

etats unis accord de paris

Manifestation de militants écologistes en octobre 2019 à New York © AFP/Archives Angela Weiss

Washington (AFP) – Les Etats-Unis sont officiellement revenus vendredi dans l’accord de Paris, au moment où l’administration du président Joe Biden s’est engagée à faire de la lutte contre le changement climatique une haute priorité.

Près de quatre ans après l’annonce par Donald Trump du retrait des Etats-Unis, ce retour de la première économie du monde, deuxième plus grosse émettrice de C02, signifie que la quasi totalité des nations de la planète sont aujourd’hui parties prenantes de l’accord signé en 2015.

Entré en fonctions le 20 janvier, Joe Biden avait décidé immédiatement de ce retour.

« Nous ne pouvons plus repousser ou faire le strict minimum pour répondre au changement climatique », a insisté vendredi M. Biden à la Maison Blanche, lors de son premier grand discours de politique étrangère à la Conférence sur la sécurité de Munich.

« Il s’agit d’une crise existentielle mondiale. Et nous en subirons tous les conséquences », a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a aussi assuré dans un communiqué que « le changement climatique et la diplomatie par la science » ne pouvaient plus « jamais être des ajouts optionnels » dans les discussions de politique étrangère.

« Répondre aux menaces réelles du changement climatique et écouter nos scientifiques est au cœur de nos priorités intérieures et étrangères. C’est (un aspect) vital dans nos discussions sur la sécurité nationale, les migrations, les mesures sanitaires internationales, et dans notre diplomatie économique et nos négociations commerciales », a également indiqué le secrétaire d’Etat.

Faisant l’éloge de l’accord de Paris, négocié par l’ancien président Barack Obama, il a en outre assuré que la diplomatie climatique qui s’annonçait serait cruciale.

L’ancien secrétaire d’Etat et ex-candidat à la Maison Blanche John Kerry, désormais émissaire des Etats-Unis pour le climat, a de son côté lancé un appel aux Etats de la planète pour qu’ils revoient à la hausse leurs ambitions climatiques lors du sommet de l’ONU de Glasgow (Ecosse), qui aura lieu en novembre.

« Je pense que nous devons cesser d’utiliser les mots +changement climatique+, et admettre qu’il s’agit dorénavant d’une crise climatique », a déclaré M. Kerry, s’exprimant lors d’un événement virtuel de l’ONU pour marquer le retour des Etats-Unis dans l’accord.

« Nous rejoignons les efforts climatiques internationaux avec humilité, en sachant que nous avons perdu quatre ans lors desquels l’Amérique n’était plus à la table » des négociations, a-t-il ajouté. « Mais aussi avec ambition, sachant que (l’accord de) Paris seul ne fera pas ce que la science nous dit qu’il faut faire. »

Avant Glasgow, Joe Biden a prévu de tenir un autre sommet sur le climat, le 22 avril, pour coïncider avec la Journée de la Terre.

Le président américain s’est engagé à ramener à zéro les niveaux de pollution dans le secteur énergétique américain d’ici 2035, et que l’économie américaine atteigne une neutralité carbone d’ici 2050.

Son prédécesseur, Donald Trump, allié de l’industrie des énergies fossiles, était d’avis que l’accord de Paris était injuste envers les Etats-Unis.

Mais les ambitions de l’accord sont principalement non-contraignantes, chaque pays élaborant ses propres mesures. Un point sur lequel avaient insisté Barack Obama et John Kerry lors de la signature en 2015, soucieux de l’opposition politique aux Etats-Unis.

L’accord de Paris a pour objectif de limiter la montée des températures de la planète à deux degrés Celsius par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle, et de poursuivre les efforts pour limiter cette montée à 1,5 degré.

L’élan politique actuel va dans le sens d’une plus grande ambition environnementale, au moment où les conséquences du changement climatique se font de plus en plus visibles.

Une étude récente affirme que 480.000 personnes sont déjà mortes lors de ce siècle en raison de catastrophes naturelles liées à des phénomènes climatiques extrêmes.

© AFP

4 commentaires

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    • Jean Grossmann

    Cinq années se sont écoulées depuis les accords de Paris sur le climat.

    Dans un premier temps et comme le pense Michel Roccard l’Europe est seule face aux décisions qu’elle va devoir prendre.

    Ce n’est qu’une fois ces décisions prises qu’elle pourra ensuite bénéficier de l’aide de ce puissant allié pour assurer leur mise en oeuvre

    • Jean Grossmann

    En espérant que Michelm’excusera pour l’orthographe

    Cinq années se sont écoulées depuis les accords de Paris sur le climat.

    Dans un premier temps et comme le pense Michel Rocard l’Europe est seule face aux décisions qu’elle va devoir prendre.

    Ce n’est qu’une fois ces décisions prises qu’elle pourra ensuite bénéficier de l’aide de ce puissant allié pour assurer leur mise en oeuvre

    http://www.infoenergie,eu

    • DAOUD

    Bonjour ! Oui, le retour des USA à l’accord de Paris sur le climat n’est pas une mauvaise chose en soit. Mais ce retour, contribuera-t-il à améliorer la lutte contre les changements climatiques que la planète connait de nos jours?
    n’a-t-on pas constaté ces jours ci les vents de sable du Sahahra qui couvre les ciels de l’Europe. d’ailleur ce même sable, n’a-t-il pas été trouvé en Suède et au Dabemark voici il y a plus d’une quinzaine d’années?
    notre association avait préconisé, en son temps, le reboisement du Sahara par la création de puits de carbone dans la cadre précisement de la lutte contre le réchauffement de la planète et ses conséquences sur les dérèglements climatiques. A+

    • Guy J.J.P. Lafond

    Bon retour aux États-Unis dans l’Accord de Paris!
    Bon vent, bonne route à nous tous qui faisons partie de l’Accord!

    @GuyLafond @FamilleLafond
    À nos vélos, à nos espadrilles de course, à nos vêtements de plein air! L’espoir serait aussi de retour dans la belle et grande région de la vallée du Saint-Laurent au Canada.
    @:-)