Climat: la température moyenne pourrait fortement augmenter selon des projections de Météo France


Une partie du lit asséché du Doubs le 15 septembre 2020 à Villers-le-Lac © AFP/Archives SEBASTIEN BOZON

Paris (AFP) – Canicules et sécheresses vont se multiplier en France si rien n’est fait rapidement contre le réchauffement climatique, avec une hausse de la température moyenne proche de 4 degrés d’ici la fin du siècle, jusqu’à 6 degrés dans certaines zones, selon des projections de Météo France publiées lundi.

Ce réchauffement affectera plus le sud-est du pays, selon ces modèles régionalisés mis en ligne sur le site www.drias-climat.fr et qui actualisent de précédentes données remontant à 2014.

A partir d’une série de projections réalisées sur le climat en Europe pour le Giec (experts de l’Onu sur le climat), Météo France, l’Institut Pierre Simon Laplace et le Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique ont produit des estimations à l’échelle régionale pour la France métropolitaine, afin notamment de favoriser les travaux sur l’adaptation des territoires.

Ces simulations ont été réalisées à partir de trois scénarios modélisés par le Giec (émissions de gaz à effet de serre maîtrisées, modérées ou non-réduites), et à trois horizons temporels – 2050, 2070 et 2100.

Au niveau national, par rapport à la période de référence retenue – 1976 à 2005 – le réchauffement est contenu, dans les trois scénarios, à autour de 1 degré jusqu’en 2040.

Les trajectoires divergent ensuite fortement, avec une stabilisation autour de +1° dans un scénario d’émissions maîtrisées, une hausse de 2,2° en moyenne dans le scénario intermédiaire et de +3,9° dans le scénario de fortes émissions.

Des prévisions dans les deux dernières hypothèses bien au-delà des objectifs de l’accord de Paris, qui prévoit de limiter le réchauffement « nettement en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et si possible sous 1,5°. Or, selon les experts, le réchauffement depuis l’ère pré-industrielle approche déjà un degré et les engagements actuels des pays dans le cadre de l’accord de Paris sont insuffisants.

La France métropolitaine est inégalement affectée par cette hausse des températures moyennes, avec « un réchauffement plus marqué sur les zones de montagne » et une division du pays selon une diagonale sud-est/nord-ouest, « avec une différence de 1°C entre ces deux zones ».

Dans les Alpes et les Pyrénées par exemple, certaines zones affichent une hausse de 6° des températures moyennes à l’horizon 2100, dans le pire scénario. Résultat, presque plus de neige, ni de gelées.

A contrario, les épisodes de canicules et de « nuits tropicales », quand la température ne descend pas sous 20°, se multiplieraient, jusqu’à dix fois plus pour les canicules dans un scénario extrême. Et les épisodes de sécheresse pourraient enregistrer en fin de siècle « une augmentation de 30 à 50% », avertissent les chercheurs.

© AFP

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