Réchauffement climatique : l’adaptation est aussi à la traîne, selon l’Onu

reforestation Salvador

Une étudiante salvadorienne participe à une campagne nationale de reforestation dans le parc écologique Walter Deininger à La Libertad, près de San Salvador, le 5 juin 2017. © AFP/Archives Oscar RIVERA

Paris (AFP) – Les fonds consacrés dans le monde aux mesures d’adaptation aux effets de plus en plus dévastateurs du changement climatique sont nettement insuffisants, avertit un rapport de l’ONU jeudi.

L’adaptation, c’est à dire les mesures pour réduire l’exposition et la vulnérabilité des pays et populations aux effets du changement climatique, est un point important de l’accord de Paris de 2015 visant à limiter le réchauffement, qui insiste notamment sur les besoins d’aide en la matière des pays en développement, souvent les plus exposés.

Mais les niveaux actuels de financement, à quelque 30 milliards de dollars par an, sont loin de couvrir les besoins des seuls pays en développement, actuellement estimés à 70 milliards par an et qui devraient atteindre 140 à 300 milliards en 2030 et 280 à 500 milliards en 2050, relève le  Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE).

Des mesures « loin d’être à la hauteur », selon le PNUE, qui appelle à « renforcer de toute urgence et mettre en oeuvre plus rapidement » les financements publics et privés en faveur de l’adaptation, notamment par les « solutions basées sur la nature », comme la protection et la restauration d’écosystèmes vulnérables (reforestation par exemple).

« La vérité crue, c’est que le changement climatique est déjà là. Ses effets vont s’intensifier et frapper le plus fort les pays et les communautés vulnérables, même si nous atteignons l’objectif de l’accord de Paris de contenir le réchauffement sous les 2°C » (par rapport à l’ère pré-industrielle), écrit le directeur du PNUE, Inger Andersen.

De fait, avec un réchauffement mondial d’un peu plus de 1°C, les effets du changement climatique se font déjà sentir -sécheresses, tempêtes, inondations, incendies- frappant notamment les pays les plus pauvres.

Or les fonds consacrés aux mesures d’adaptation ne représentent que 5% des fonds engagés pour le climat, selon le PNUE.

Pourtant, selon le rapport, de tels investissements font sens économiquement, et atteindre l’objectif de 2°C « pourrait limiter les pertes de croissance annuelle jusqu’à 1,6%, contre 2,2% pour la trajectoire de 3°C », soit la trajectoire de réchauffement correspondant aux engagement actuels des pays dans le cadre de l’accord de Paris.

De son côté, l’aide pour la reconstruction des zones frappées par des désastres climatiques est également à la traîne, relève le rapport. Ainsi, le Mozambique, durement éprouvé par deux cyclones très rapprochés début 2019, estime avoir reçu moins du quart des trois milliards de dollars nécessaires à la reconstruction.

©AFP

3 commentaires

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    • Jean Grossmann

    Avant de dire que le coût de l’inaction excède celui de l’action en ce qui concerne nos problèmes climatique, il convient de chiffrer cette dernière.

    Ceci particulièrement pour notre grande métropole qui souhaite se positionner en leader après les accords de Paris sur le climat

    Le chiffrage des doublets géothermiques, des centrales de pompage, ainsi que des réseaux de tuyauterie alimentant les immeubles en eau à 15°C tel que cela est écrit dans le fichier ci-dessous
    https://www.dropbox.com/s/5wxtxtaq1p9fto5/1consommation.pdf?dl=0

    va devenir nécessaire. Ceci dans la mesure où cela permettrait de rendre nos villes nettement moins energivore en divisant
    (au minimum) par 5 le besoin en énergie pour satisfaire le confort thermique. dans l’habitat. Le poste de plus lourd énergétiquement parlant

    • michel CERF

    D’accord avec vous Jean .

    • Guy J.J.P. Lafond

    Bien d’accord avec Monsieur Grossman, moi aussi.
    Et pendant ce temps, au Canada, on continue de subventionner l’industrie pétrolière malgré tous les appels faits par l’ONU, le GIEC, le PNUD,…à la communauté humaine mondiale.
    Pincez-moi, quelqu’un!
    Vivement un premier gouvernement Vert majoritaire au Canada!
    Aussi, à la tête de tous les pays, il nous faut mettre au pouvoir des leaders qui ont le mérite d’avoir une faible empreinte carbone, qui ont le mérite de faire ce qu’ils disent et ce qu’ils promettent . Nous n’avons plus de temps à perdre avec des comportements de “ouistitis”.
    À nos vélos, à nos espadrilles de courses, à nos noix et à notre tofu aussi !
    Et comme disent si bien nos voisins anglophones, “When the going gets tough, the tough get going”
    De la part d’un francophone sain au Canada,
    @;-)
    T: @FamilleLafond @GuyLafond