Tirée par l’Asie, la demande de charbon encore forte dans un avenir proche

mine charbon Allemagne

Une mine de charbon à Garzweiller, le 28 juillet 2020 en Allemagne. © AFP/Archives Ina FASSBENDER

Paris (AFP) – La demande mondiale de charbon a sans doute atteint son pic en 2013, mais elle reste importante et après un recul historique en 2020, elle ne devrait guère reculer les années suivantes, tirée par l’Asie, estime vendredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Deuxième source d’énergie primaire dans le monde, le charbon, utilisé notamment pour produire de l’électricité, est sur une pente descendante depuis plusieurs années. Et en 2020, il a vu sa consommation reculer de 5% sous l’effet de la crise sanitaire, la plus forte baisse enregistrée depuis la Seconde guerre mondiale, selon le rapport Coal 2020.

Sous réserve de reprise économique, un rebond de 2,6% est attendu en 2021, nourri par une demande de la production industrielle et d’électricité accrue mais aussi une hausse des prix du gaz. Cela ne permettra cependant pas de retrouver son niveau de consommation de 2019.

Mais ensuite, « peu de signaux indiquent que la consommation mondiale de charbon puisse décliner substantiellement dans les années à venir, la demande croissante de certaines économies asiatiques compensant le recul ailleurs », souligne l’AIE, relevant là « un défi majeur » dans la lutte contre le changement climatique.

Il devrait en être ainsi jusqu’en 2025, avec une demande alors attendue à 7,4 milliards de tonnes, estime-t-on. Cela ferait de 2013, avec ses 8 milliards de tonnes, l’année du pic pour le charbon.

Les années 2018 et 2019 en particulier ont vu la demande mondiale reculer fortement, notamment aux Etats-Unis et en Europe, du fait d’une moindre consommation électrique et de la concurrence du gaz, bon marché.

Mais si la part du charbon diminue dans le bouquet électrique et énergétique, son usage en quantité absolue « n’est pas près de décliner rapidement dans un avenir immédiat », relève l’AIE.

« Les renouvelables sont sur la bonne voie pour devenir la première source d’électricité, devant le charbon, d’ici 2025. Et d’ici là le gaz aura sûrement pris la 2e place du charbon comme énergie primaire, après le pétrole « , note Keisuke Sadamori, directeur des marchés de l’énergie à l’AIE.

« Mais avec la stagnation ou la hausse de la demande de charbon attendue dans de grandes économies asiatiques, rien ne montre aujourd’hui qu’il disparaîtra rapidement », ajoute-t-il. « Même si le monde travaille en faveur d’une transition vers des énergies propres, il faudra du temps pour sortir de cette dépendance au charbon ».

La Chine et l’Inde représentent 65% de la demande. Avec le Japon, la Corée du sud, Taïwan et l’Asie du sud-est, cela fait 75%.

Les experts observeront en particulier la Chine, qui consomme la moitié du charbon mondial, et qui, déjà en pleine reprise économique, présentera début 2021 son nouveau plan quinquennal.

©AFP

Un commentaire

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    • Stéphane

    A l »image de cet article où de ce qui se passe également à Madagascar et dans la plupart des pays du monde, la main mise des entreprises chinoises dans tout les secteurs de marchés se fait en silence, sans éthique mais de façon diablement efficace en soudoyant les états ou parties prenantes.

    Triste réalité et réelle impuissance.