1 % de la population mondiale responsable de la moitié des émissions de gaz à effet de serre liées à l’aviation

aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle YAB

Aérogare 2, aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, Val-d’Oise. ©Yann Arthus-Bertrand

En 2018, 1 % de la population mondiale était responsable de la moitié des émissions du secteur aérien. Cette même année, seul 11 % des habitants de la planète ont pris l’avion.

Les auteurs de l’étude qualifient de « supers émetteurs » les principaux responsables des émissions du secteur aérien, soit les individus réalisant plus de 56 000 km en avion par an, rapporte the Guardian. Cela correspond à 3 vols long-courrier sur une année ou à 1 vol moyen-courrier par mois.

Le transport aérien est responsable de 2,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Tous les ans, les compagnies aériennes rejettent un milliard de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Si la pollution du carbone émis était économiquement prise en compte, cela représenterait un coût estimé à 84 milliards d’euros.

Parmi ces « supers émetteurs », les Américains arrivent en tête. A eux seuls, les Etats-Unis polluent plus que les 10 autres pays les plus émetteurs combinés. Cependant, cette réalité cache des inégalités au sein même des pays, prendre l’avion n’étant pas à la portée de tous. Aux Etats-Unis, 53 % de la population n’a pas pris l’avion en 2018.

Ces inégalités sont d’autant plus criantes si l’on compare la pollution des pays riches avec celles des pays pauvres. En 2018, un Américain a parcouru en moyenne 50 fois plus de kilomètres en avion qu’un Africain. Ce chiffre est de 25 fois plus pour un Européen.

Avec la pandémie de coronavirus, le nombre de passagers de l’aérien a chuté de 50 %. Pour les auteurs de l’étude, la crise traversée par le secteur est l’occasion de le rendre plus juste et durable. « Les riches ont eu pendant trop longtemps la liberté de modeler la planète selon leurs désirs. Nous devrions voir la crise comme une opportunité de révolutionner l’industrie du transport aérien », déclare Stefan Gössling, chercheur à l’université Linnaeus de Suède et directeur de l’étude.

L’une des solutions est de conditionner les plans de sauvetage des compagnies aériennes à des engagements en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. En France, l’Etat a accordé 15 milliards d’euros pour sauver l’aéronautique. « Les bénéfices de l’aviation sont probablement la source d’émissions majeure la plus inéquitablement répartie. Par conséquent, il y a un risque clair que le traitement spécial accordé aux compagnies protège seulement les intérêts des plus riches. », déplore Dan Rutherford, membre de l’ONG International Council on Clean Transportation.

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