Les plus grands glaciers du Groenland pourraient fondre plus vite que prévu

glaciers Groenland

Les trois plus importants glaciers du Groenland, qui contient suffisamment d'eau pour faire monter le niveau de la mer de plus d'un mètre, pourraient fondre plus vite que même les prédictions les plus alarmistes l'estimaient. © AFP/Archives Jonathan NACKSTRAND

Paris (AFP) – Les trois plus importants glaciers du Groenland, qui contient suffisamment d’eau pour faire monter le niveau de la mer de plus d’un mètre, pourraient fondre plus vite que même les prédictions les plus alarmistes l’estimaient, selon une étude publiée mardi.

Les auteurs de l’étude publiée dans Nature Communications ont utilisé des images historiques et de nombreuses autres données pour estimer la glace perdue pendant le XXe siècle par ces trois glaciers, Jakobshavn Isbrae, Kangerlussuaq et Helheim.

Ils ont estimé que le glacier Jakobshavn Isbrae avait perdu plus de 1.500 milliards de tonnes de glace entre 1880 et 2012, tandis que le Kangerlussuaq et Helheim avaient perdu respectivement 1.381 et 31 milliards de tonnes entre 1900 et 2012.

Cette fonte a déjà contribué à plus de 8 millimètres d’élévation du niveau des océans, ont-ils écrit.

« Les mesures historiques réalisées au XIXe et au XXe siècle pourraient cacher d’importantes informations qui peuvent améliorer de façon importante nos futures projections », a indiqué à l’AFP Shfaqat Abbas Khan, de l’université technique du Danemark, notant que les photos prises avant l’ère des satellites étaient également importantes pour évaluer cette fonte des glaces du passé.

Les experts climat de l’ONU (Giec) estiment que la fonte des glaces, venue des glaciers ou des calottes, pourrait faire monter le niveau des mers entre 30 et 110 cm d’ici la fin du siècle, en fonction des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre.

Le scénario le plus pessimiste du Giec qui implique l’absence de toute mesure pour limiter les émissions tout au long du XXIe siècle conduirait à un monde plus chaud d’au moins 3°C par rapport aux niveaux pré-industriels, contre un objectif de moins de +2°C pour l’accord de Paris sur le climat.

Selon les modèles climatiques mettant en oeuvre le scénario du pire, les trois glaciers du Groenland mentionnés contribueraient à une augmentation du niveau des océans entre 9,1 et 14,9 mm d’ici 2100.

Mais l’étude de mardi souligne que ce scénario prévoyait une hausse des températures quatre fois plus importante au XXe siècle, qui a déjà vu une contribution de ce glaciers de 8mm.

« Le scénario du pire est sous-estimé. Pour les trois glaciers étudiés, la perte de glace pourrait être trois ou quatre fois plus importante que les prévisions ne l’anticipaient », a indiqué Khan.

Une étude publiée en septembre dans la revue Nature avait conclu que si les émissions de CO2 continuaient au rythme actuel, la calotte glaciaire du Groenland pourrait se réduire de 36.000 milliards de tonnes entre 2000 et 2100, suffisamment pour rehausser les océans de 10 cm.

©AFP

9 commentaires

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    • Méryl Pinque

    Tout fond, tout se meurt, sauf l’imbécillité et la soif de destruction de l’espèce humaine.

    • Michel CERF

    Oui Méryl , c’est ça la triste réalité , aucun espoir pour que cela change .

    • Guy J.J.P. Lafond

    Message d’espoir à nos amis Meryl et Michel:

    Moi aussi, il m’arrive de fondre sur ma chaise en lisant de tels rapports. Cependant, je continue de croire qu’il y a de l’espoir car je suis toujours en vie sur le nouveau continent et dans ce drôle de pays, le Canada.
    Alors, comme des glaciers d’autrefois, je me ressaisis année après année. Et je trouve la force de partager des recommandations avec la communauté internationale de plus en plus branchée (heureusement).
    J’aime lire l’U.E. car elle est avant-gardiste dans le combat contre le réchauffement accéléré de l’atmosphère terrestre. Paris a d’ailleurs signé le plus accord de toute son histoire en décembre 2015. Merci aux organisateurs de ce COP21! Ce fut magistral.
    Sur la planche à dessin aujourd’hui:
    1 – Enfourcher davantage son vélo dans toutes les mégapoles du monde. C’est facile à faire et ça tient en grande forme, même en temps de pandémie. Au feu rouge, lancer gentiment un regard de désapprobation à celui à côté de vous, assis seul dans son VUS. @;-)
    2 – Suggérer à l’ONU et à tous les chefs d’État de mobiliser toutes les caravelles et vaisseaux de type navire-citerne pour aller récolter cette eau cristalline au Groenland qui se perd dans l’océan.
    3 – Redistribuer cette eau en priorité aux pays qui en ont le plus besoin;
    4 – Réparer le cycle de l’eau en redonnant plus d’espace aux forêts qui ont la vertu de ralentir le voyage planétaire de l’eau et de raviver le ruisseau derrière chez vous.;
    5 – …
    La suite à vous,
    Vive le retour en force du leadership francophonie en ce nouveau siècle !
    Et souriez car on nous observe.
    N.B.: aucune de ces recommandations n’est farfelue. Constatez plutôt avec effroi et avec moi qu’on déplace encore des « montagnes » de pétrole sur tous les océans du monde et dans d’énormes pétroliers encore en ce nouveau siècle qui se veut plus propre. Oui, ça c’est aberrant.
    t:@GuyLafond
    Un ami pour toujours.

    • Michel Thibaut

    Oui Michel et Méryl honte à nous aux yeux de l’univers qui nous a créé, avec cet apport d’eau douce anormal l’équilibre hyalin au niveau du trajet retour du Gulf Stream va être impacté tout comme il y a 110.000 ans lors du début de la dernière période glaciaire, une perte de 30 à 35 degrés va alors être provoquée et ce ne sont que les habitants qui vivent là où le Gulf Stream ira se réfugier qui auront une chance de s’en sortir. Selon les scientifiques celui-ci se serait retrouvé le long des côtes de l’Afrique Septentrionale avec là tout de même une chance de survie de notre espèce, voilà le programme qui nous attend vraisemblablement, tous les schémas concernant la dégradation climatique omettent la donnée glaciation alors qu’elle représente le dernier changement climatique notable de notre planète et cette option est systématiquement mise de côté. Pourquoi, je n’ose croire que la raison en est une meilleure coudée franche de la donnée lobby et industrielle pour épuiser et monnayer les richesses du sol car alors il y a une forme de suicide rencontrée, ce même sol échappant bientôt à l’exploitation de l’homme.

    • Haymoz Dora

    Peut-être que la nature nous remettra à notre place, et qu’elle nous montrera qu’elle est plus forte que l’homme destructeur. Nous n‘y survivrons probablement pas, elle oui.

    • Guy J.J.P. Lafond

    20NOV2020 – « Paris a d’ailleurs signé le plus bel accord de toute son histoire en décembre 2015. Merci aux organisateurs de ce COP21! Ce fut magistral. »
    En me relisant, j’ai constaté que j’avais oublié un mot. Désolé.
    Bonne journée à tous!

    • Robert Rossion

    Il manque une explication entre d’une part la hausse de 1 mètre du niveau des océans mentionnée d’entrée de jeu et les 14mm mentionnés en fin d’article si les glaciers fondaient au « plus fort ». Merci

    • Jean-Pierre Bardinet

    A partir de prémisses fausses on peut prévoir tout et n’importe quoi, et c’est ce que fait cette étude alarmiste. Ces prophéties ne reposent que sur des suppositions idéologiques et non scientifiques, et sont en contradiction avec les observations, et nous bassinent avec les mêmes salades allant toujours dans le sens d’un catastrophisme exacerbé. Curieusement, ces prophéties oublient totalement de préciser que, depuis le début de l’ère industrielle, il n’y a jamais eu de corrélation entre l’augmentation de nos émissions de CO2 et la montée des océans, qui reste constante malgré une très forte inflation de nos émissions depuis 20 ans. Rien que cette remarque de bon sens montre que cette étude ne vaut pas un clou.

    • Michel CERF

    Si J.P. Bardinet était américain il soutiendrait sans nul doute Mr . Trump !

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