Détresse en Louisiane, où un ouragan en chasse un autre

Louisiane enfant ouragan

Une fillette arrive dans un centre d'évacuation avant l'ouragan Delta à Lake Charles (Louisiane) le 8 octobre 2020. © AFP CHANDAN KHANNA

Lake Charles (Etats-Unis) (AFP) – A la vue des rues de Lake Charles jeudi en Louisiane, on pourrait croire que Delta a déjà frappé. Les toits sont arrachés, les arbres déracinés et les rues jonchées de débris et détritus en tout genre. Mais ce nouvel ouragan n’a même pas encore touché terre.

Tout cela date de l’ouragan Laura, qui a balayé les côtes de Louisiane fin août, avec des vents d’une puissance record dans cet Etat du Sud.

Pour les habitants de Lake Charles, il s’agissait jeudi, entre deux averses annonciatrices de la catastrophe, d’évacuer et de prier que les nouveaux dégâts ne soient pas trop importants.

« Je ne sais même pas si on aura une maison quand on reviendra. Je prie Dieu chaque nuit qu’on puisse au moins avoir un foyer où revenir ». Kimberly Hester, 65 ans, ne peut pas retenir ses larmes au moment des derniers préparatifs.

Elle et quatre autres membres de sa famille, dont sa mère nonagénaire, vont rejoindre les bouchons qui s’étendent sur des dizaines de kilomètres pour évacuer la région. Destination Houston, où ils sont restés près d’un mois, après Laura.

Comme toutes les maisons du coin, leur toit est recouvert d’une bâche bleue, signe distinctif de toutes les toitures détruites par Laura.

A l’intérieur, des dalles arrachées pendent au plafond. Dehors, leur garage s’est totalement écroulé.

« On n’a pas pu faire réparer tout ça. Et maintenant, on a ça », un autre ouragan, ajoute Kimberly Hester, en sanglots.

« Vous pillez, on tire » 

Delta, qui s’est renforcé et est devenu un ouragan « majeur » de catégorie 3, avec des vents soufflant à 185 km/h, bat un triste record : il s’agira vendredi de la 10e tempête à frapper les Etats-Unis cette année. Six d’entre elles ont touché, à des degrés divers, la Louisiane.

Dans cet Etat baigné par le golfe du Mexique, le souvenir de Katrina et ses plus de 1.800 morts dans la région de La Nouvelle-Orléans est dans toutes les têtes.

Mais à Lake Charles, à trois heures à l’Ouest, près du Texas, c’est à cause de Rita, un mois après Katrina, que Kimberly Hester avait dû quitter son domicile, pour la première fois de sa vie.

« Une période de 15 ans entre deux ouragans, ça va. Mais là, on a seulement été à la maison trois semaines, entre l’évacuation et tout », explique sa belle-fille, Jo’Lee Hester.

« Nos fenêtres ont survécu, mais j’ai peur qu’elles volent en éclats à cause des débris », qui jonchent les rues depuis près de six semaines, ajoute-t-elle.

Outre son taux d’humidité très élevé, un des plus hauts du pays, Lake Charles présente un taux de criminalité bien plus important que la moyenne nationale.

Par crainte des pillages, la maison des Hester – et elle n’est pas la seule dans le quartier – affiche les messages « On tire d’abord et pose des questions après » ou « Vous pillez, on tire ».

L’intérieur du domicile est pourtant modeste, et le bien le plus précieux que la famille laisse derrière elle consiste en ses trois chats, que les Hester ne peuvent embarquer avec eux, à l’inverse de leurs deux chiens.

Mais après Laura, au cours duquel le quatrième félin de la bande a disparu, Jo’Lee Hester a bien retenu la leçon : cette fois elle a décidé d’implanter une puce à ses chats pour pouvoir les retrouver plus facilement quand elle reviendra.

©AFP

L’ouragan Delta s’éloigne du Mexique en direction des Etats-Unis

Un commentaire

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    • Jean Grossmann

    Avec un prix de l’électricité trois fois supérieur à celui du gaz en France ( 15 cts d’€ le kWh élegtrique provenant du nucléaire à comparer au 5 cts d’€ du gaz) la France qui souhaite se positionner en tant que leader après les accords de Paris sur le climat ferait bien de réaliser que
    la fiscalité qu’elle applique actuellement sur l’énergie n’est pas la bonne. Comment pourrait-on en effet reprocher à un acheteur dans le besoin, c’est-à-dire la plupart d’entre nous, d’aller au moins cher, c’est-à-dire de s’orienter vers les produits fossiles que l’on cherche précisément à abandonner en raison de nos problèmes climatiques ?

    Il serait pour cette raison stupide sur le plan social et vu les objectifs de zéro carbone en 2050 de continuer avec un nucléaire tel qu’il a été défini avec l’EPR de Flamanville. Même la Chine qui a pourtant réussi à mettre en route ce type de centrale nucléaire avant l’Europe à choisi visiblement avec le solaire voltaique une autre voix. voir

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