Crues dans les Alpes-Maritimes : priorité à l’approvisionnement en eau et en électricité

Breil-sur-Roya crues

Des packs d'eau sont transportés vers un hélicoptère le 5 octobre 2020 à Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes). © AFP Valery HACHE

Nice (AFP) – De l’eau et de l’électricité : quatre jours après les intempéries meurtrières qui se sont abattues dans les Alpes-Maritimes, où Emmanuel Macron est attendu dans la semaine, des villages encore isolés tentaient avec les moyens du bord d’avoir accès aux besoins les plus simples.

« L’urgence à Tende, c’est l’eau et le soutien psychologique aux habitants très choqués », a expliqué la communauté d’agglomération de la Riviera française.

Dans ce village de quelque 2.000 habitants situé dans la vallée de Roya très durement touchée par les crues, des équipes tentent de remettre en service des pompes à eau sur d’anciennes sources, a rapporté l’établissement public.

Les intempéries d’une intensité exceptionnelles qui se sont abattues dans les Alpes-Maritimes et dans le nord de l’Italie ont causé la mort de quatre personnes en France, selon un bilan encore provisoire. Huit personnes sont également portées disparues et treize autres « supposées disparues ». Deux morts ont aussi été recensés en Italie. Le doute entourait aussi le cas d’un homme retrouvé à Vintimille, mais qui n’avait pas encore été formellement identifié lundi soir par les autorités françaises comme une victime de la vallée de la Roya.

Mardi, plusieurs hameaux de ce secteur restaient inaccessibles. Les routes ont été englouties par les flots, comme de nombreuses maisons et infrastructures communales. Des bouteilles d’eau ont été distribuées par hélicoptère dès la décrue des rivières, mais ne comblent pas les besoins pour l’hygiène.

« Très exceptionnel »

Dans le village de Saint-Dalmas, il y a un seul point d’eau potable où les gens peuvent se ravitailler, comme à Breil-sur-Roya où il n’y a toujours que deux points d’eau potable au centre hospitalier et chez les pompiers, a détaillé la communauté de communes. A Saorge, c’est sur un mince filet d’eau que les habitants peuvent compter.

Outre les stations d’épuration anéanties au cours de la catastrophe, le réseau électrique a lui aussi été fortement endommagé.

Quelque 5.000 foyers étaient encore privés d’électricité mardi, contre 15.000 au plus fort des intempéries, selon Enedis.

« Nous n’avons pas trouvé de phénomène aussi violent et localisé avec des endroits rendus aussi inaccessibles. C’est très exceptionnel », a commenté Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis.

Si l’électricité a été rétablie pour tous les clients accessibles par la route, « la difficulté reste pour certains villages isolés ». Pour parer au plus pressé, chacun des villages a toutefois été équipé d’au moins un groupe électrogène que doivent se partager les habitants.

Une trentaine de groupes électrogènes a été acheminée dans un premier temps par des hélicoptères de l’armée et une centaine supplémentaire s’apprête à être distribuée, selon l’électricien.

« Quand ces villages seront accessibles par des pistes, nous pourrons passer par une réalimentation provisoire en tirant des câbles, mais pour l’instant ce n’est pas possible car il faut faire passer des engins très lourds, des nacelles, des chenilles, des grues », a ajouté Mme Laigneau.

« Dans un troisième temps nous pourrons reconstruire le réseau en grande partie emporté avec les routes et les ponts. Même la partie souterraine du réseau, souvent en bordure de route, a été emportée par les flots », a poursuivi la présidente du directoire d’Enedis.

Appel à la solidarité

Les efforts commencent toutefois à porter des fruits, a constaté une journaliste de l’AFP : les 35 kilomètres qui séparent Menton de Breil-sur-Roya voient défiler une noria ininterrompue de camions de travaux, de ravitaillement et de secours, ainsi que de fourgonnettes frigorifiques livrant des repas.

Côté communications, Breil-sur-Roya est à nouveau joignable pour les utilisateurs des différents opérateurs mobiles.

Une réunion est prévue dans la matinée « pour faire l’audit des travaux de reconstruction à réaliser », a indiqué le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari sur RMC.

« Il y a une quarantaine de routes départementales, métropolitaines qui sont détruites ou très endommagées. Nous allons mobiliser des fonds, notamment du fonds de relance, pour faire tout ce qu’il est possible de faire pour rétablir les routes et les voies ferroviaires », a-t-il assuré.

Un appel à la solidarité nationale pour aider ces vallées à se reconstruire a été lancé par le département. Des informations sur l’état du réseau routier en temps réel sont également accessibles sur le site inforoute06.fr et au numéro vert 0805 05 06 06.

©AFP

Crues dans les Alpes-Maritimes : 5.000 foyers sans électricité, un réseau à reconstruire

2 commentaires

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    • Bousquet

    Bonjour, Je demandais aux opérateurs SFR, Bouygues et Orange s’il ne serait possible de placer des antennes provisoires (si celà existe) dans ces régions dévastées. Afin que les survivants puissent donner de leur nouvelles à leurs proches.
    En effet, les réseaux étant détruits, rassurer devient leur vocation principale en amenant une bonne nouvelle tant attendue.

    • Kahn Didier

    Des villages isolés dans une région à l’ensoleillement annuel extrêmement important ne devrait pas être alimenté par un réseau électrique national mais bien exclusivement par des ressources liées à l’énergie solaire complété par de l’éolien.