« On a du mal à respirer » : l’Ouest américain suffoque sous la fumée des incendies

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Un homme marche le long de la rivière Willamette à Portland, Oregon, le 14 septembre 2020.

Portland (Etats-Unis) (AFP) – Mal de tête, toux, vision troublée : la fumée âcre qui remplit l’atmosphère de le côte ouest américaine, ravagée par des incendies géants, provoque des taux de pollution record et l’inquiétude de la population sur les risques sanitaires.

Portland, la métropole du nord de l’Oregon, vit depuis quelques jours sous une chape de brume, qui a fait exploser les compteurs des indices de pollution.

La ville était lundi la seconde au classement du site IQAir pour la mauvaise qualité de son air, derrière Vancouver au Canada, également victime des feux qui font rage dans l’État de Washington. Seattle, San Francisco et Los Angeles, aussi frappées par les fumées des incendies, sont également dans le haut de la liste.

« C’est très mauvais, il y a tant de fumée que ça ressemble au brouillard et on a du mal à respirer », assure Lorain Magee, 55 ans, derrière son masque en tissu.

Handicapée, elle se plaint aussi de maux de tête, de maux de ventre, de troubles de la vision.

Pour se protéger, elle limite ses sorties aux promenades pour son petit chien, Charlie, qui souffre lui aussi de la pollution.

« Il a les yeux qui coulent, de temps en temps il fait de l’hyperventilation et s’étouffe », énumère-t-elle.

Le comté de Multnomah, qui englobe Portland, a mis en garde lundi contre un air « très risqué » dans la métropole. « PERSONNE ne devrait être dehors », a-t-il indiqué sur Twitter, appelant les salariés qui travaillent à l’air libre à notamment porter des masques N95.

« Pas peur »

« Si vous sentez la fumée, vous inhalez des particules fines qui vont très profond dans les poumons », a souligné dans un message vidéo Jennifer Vines, responsable des services de santé du comté.

Mais la pollution n’empêche pas certains de faire du sport. Jamal, 36 ans, fait du jogging avec un masque filtrant.

« Je m’entraîne pour courir un marathon l’année prochaine et le masque aide un peu », explique cet Afro-Américain à la carrure d’athlète.

« Avec le masque, c’est plus difficile de respirer », dit-il, admettant qu’il ne recommanderait pas ce type d’exercice en plein épisode de pollution. Il dit avoir parfois la gorge qui gratte et le nez bouché.

L’air vicié, qui dissuade les habitants de sortir, est aussi une catastrophe pour les commerces, après les mesures de quarantaines dues à la pandémie de coronavirus au printemps.

Christopher Payne, propriétaire du café Kingsland, contemple sa terrasse vide. « La semaine dernière, nous avions 80 sièges occupés, les gens faisaient la queue, la différence est énorme », dit-il.

« Cette semaine a été dure pour nous, j’espère que la pluie viendra nettoyer tout ça et qu’on pourra repartir la semaine prochaine », ajoute-t-il.

La pluie est en effet annoncée pour mardi matin, mais les conditions ne devraient s’améliorer qu’à la fin de la semaine, selon les services météorologiques.

Certains ont toutefois choisi de braver les éléments et ne portent pas de masque. « Mon seigneur et mon sauveur Jesus-Christ m’aime et j’ai la foi qu’il me gardera en bonne santé », affirme David, 25 ans, qui travaille dans une banque.

« Je n’ai pas peur. Ces choses qui arrivent, comme le coronavirus et les incendies, pour que nous restions chez nous pour rechercher la présence de Dieu », explique-t-il.

@AFP

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Un commentaire

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    • Michel CERF

    Ah David , il fait bon rêver , il y a aussi une autre possibilité : faire appel et confiance à Donald !!!