Doubs : un homme habitant dans une cabane menacée de destruction saisit la CEDH

cabane Marmier

Xavier Marmier pose devant sa cabane écologique, le 16 juin 2015 à Cléron (Doubs) © AFP/Archives SEBASTIEN BOZON

Besançon (AFP) – Xavier Marmier vit dans une cabane accrochée à un arbre, au cœur d’une forêt à Cléron (Doubs). Sommé par la mairie de la détruire, il a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour sauver son lieu de vie, a indiqué mardi son avocat.

Solidement accrochée au tronc d’un grand hêtre, à plusieurs mètres de haut, la cabane en bois de Xavier Marmier est « un rêve d’enfant » en parfaite harmonie avec la nature, comme il aime à le répéter.

L’habitation d’environ 40 m2 dans laquelle il vit toute l’année avec sa compagne est chauffée avec un poêle à bois. Elle est alimentée en électricité par des panneaux solaires et en eau grâce à la récupération de la pluie.

« Avec l’accord tacite du maire » de l’époque, M. Marmier a débuté la construction en 2008 sur un terrain boisé qu’il venait d’acheter à Cléron.

Lorsqu’un nouvel édile arrive à la mairie en 2014, il lui demande de régulariser sa situation en déposant une demande de permis de construire, ce que le propriétaire fait. Mais la demande est aussitôt refusée par la mairie.

Le maire saisit ensuite le tribunal de grande instance de Besançon, qui se prononce en faveur de M. Marmier. Mais en mars 2019, la cour d’appel donne raison à la commune et condamne le grimpeur-élagueur de 50 ans à détruire sa construction, considérée comme son habitation principale et située en zone Natura 2000.

Après le rejet de son pourvoi en cassation le 13 février, les avocats de M. Marmier ont envoyé en fin de semaine passée un recours à la CEDH. Il s’appuie sur l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui protège le droit de toute personne au respect « de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ».

« C’est l’ultime recours car toutes les voies de droit internes sont éteintes », a déclaré à l’AFP Elise Gheidene, juriste auprès de Me Randall Schwerdorffer qui assure la défense de Xavier Marmier. « Cette maison reste une cabane dans les arbres, en harmonie avec la nature, pas du tout la construction classique d’une maison en béton ».

« La cour d’appel a fait une application stricte des textes, sans se demander quelles seraient les conséquences pour la vie de M. Marmier : il se retrouvera à la rue », souligne Mme Gheidene.

© AFP

3 commentaires

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    • Deschamps silvy

    Toutes les personnes ayant construit des cabanes dans les arbres sur leur propriété sont elles tenues de les démolir ? Yann Arthus Bertrand par exemple et bien d’autres! Quelle atteinte à notre liberté.

    • Méryl Pinque

    Il ne faut pas non plus que les cabanes dans les arbres se multiplient… au risque de voir les forêts devenir des villes comme les autres ! Or c’est bien en passe de devenir une mode – hélas.
    L’humanité n’a rien à faire dans les forêts , qui n’appartiennent qu’aux animaux sauvages.
    Je ne parle pas de ce monsieur qui, lui, a mûrement réfléchi à sa maison au fonctionnement écologique, et qui l’habite dans tous les sens du terme. Ma remarque vise uniquement les humains en mal de nature, prêts à réquisitionner de nouveaux espaces sauvages à seule fin de se ressourcer et de se dépayser, au détriment de la nature elle-même.

    • defoort marc

    en quoi et surtout qui ça dérange,il faut également supprimer toutes le cabanes et abris , observatoires de chasse