Le non-respect de l’accord de Paris pourrait coûter 600.000 milliards de dollars

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Jour de pollution à Mexico, le 1er avril 2020 © AFP ALFREDO ESTRELLA

Paris (AFP) – Le non-respect des objectif de l’accord de Paris en matière de réchauffement climatique pourrait coûter jusqu’à 600.000 milliards de dollars d’ici la fin du siècle, selon une étude publiée mardi.

L’accord signé en 2015 affiche l’objectif de contenir le réchauffement « nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et si possible à 1,5°C, les pays s’engageant sur des « contributions nationales » (NDC) à renouveler tous les cinq ans.

Or, les NDC actuelles – qui devaient être révisées lors de la COP 26 en novembre à Glasgow, reportée pour cause de pandémie de Covid-19 – placent la planète sur la trajectoire d’un réchauffement de 3°C à 4°C d’ici 2100, selon les experts de l’ONU.

L’étude, publiée dans Nature Communications, étudie les coûts (dommages liés aux événements climatiques par exemple) comme les investissements (technologies bas-carbone par exemple) pour évaluer les pertes ou gains théoriques pour l’économie mondiale selon différents scénarios.

Un non respect des objectifs de l’accord de Paris pourrait ainsi coûter entre 126.000 et 616.000 milliards de dollars, alors que l’économie mondiale pourrait voir des gains de 336.000 à 422.000 milliards en respectant les objectifs de 2°C ou 1,5°C respectivement.

Et le non respect des NDC actuels, alors que les Etats-Unis de Donald Trump doivent se retirer de l’accord de Paris cet automne, pourrait de son côté entraîner des pertes allant de 150.000 à 790.000 milliards.

A contrario, un équilibrage des pertes et des recettes nécessiterait des investissements entre 18.000 et 113.000 milliards dollars, dont plus de 90% de la part des pays du G20, selon l’étude.

« Mettre en œuvre une stratégie pour se préserver nécessite de prendre conscience de la gravité du réchauffement climatique pour permettre des avancées dans les technologies bas-carbone », a déclaré Biying Yu, de l’Institut de technologie de Pékin, principal auteur de l’étude, relevant que les pays accordent en général la priorité aux gains à court terme sur les investissements en faveur du climat.

« Sans ces investissements, les émissions (de gaz à effet de serre) ne peuvent être réduites, et les dommages climatiques auront une plus grande probabilité de se produire, entraînant d’immenses pertes économiques. Si les pays sont conscients qu’ils vont encourir ces pertes s’ils ne réduisent pas leurs émissions, seront-il plus rationnels dans leurs choix, renforçant leur réponse au changement climatique? », interroge le chercheur.

© AFP

 

2 commentaires

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    • Balendard

    De toute façon le problème qui va se poser prochainement est la satisfaction de nos besoins en énergie vu que nous allons bien être obligé de prendre en considération le fait que nos réserves d’énergie non renouvelables seront épuisées dans 2 générations c’est-à-dire bien avant 2100 si l’on continue à consommer les produits fossiles au rhytme actuel.

    En tant que porte-parole des Lutins thermique j’ai proposé à l’occasion des accords de Paris sur le climat de fin 2015 d’évoluer vers la « Solar Water Economy » qui nous permettrait de sortir de ce mauvais pas. Ceci en ménageant nos écosystèmes, la biodiversité qui en découle et en évoluant vers l’atténuation climatique plutôt que vers son aggravation. Je n’ai pas jusqu’ici été entendu.

    Reste à espérer qu’une vision de notre avenir à moyen terme est déjà dans la tête de notre président lorsqu’il a prononcé la phrase suivante lors de sa dernière allocution relative aux coronavirus
    « il va falloir se réinventer »

    • Hernan

    Autant dire que la planète va exploser avant qu’on ait le temps de savoir à quoi auraient pu servir les 500.000 milliards…. Accepter qu’on va tenir jusqu’à la fin du siècle et en plus signaler « un coût » me semble irresponsable, avec tout le respect que je peux avoir pour ceux qui ont évalué et écrit ceci.