Le coronavirus poursuit ses ravages: le monde tente se protéger, les pays pauvres en manque d’armes

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Projection des drapeaux de tous les pays infectés par le coronavirus, sur le Christ rédempteur de Rio de Janeiro, le 18 mars 2020 © AFP FLORIAN PLANCHEUR

Los Angeles (AFP) – Le monde ne cesse de renforcer les mesures de précaution face à l’épidémie de coronavirus, au-delà de l’Europe qui reste en première ligne du combat, et à l’instar de la Californie ou de l’Argentine qui ont à leur tour décrété le confinement « préventif et obligatoire » de la population.

L’inquiétude grandit aussi pour les pays les plus pauvres où le confinement sera impossible, comme dans les immenses bidonvilles asiatiques. En outre, trois milliards de personnes n’ont même pas les armes les plus basiques contre le virus, l’eau courante et le savon, s’alarment des experts des Nations unies.

L’ONU s’est inquiétée du manque de solidarité envers ces pays qui risque de coûter des « millions » de vies.

Même dans des pays riches, comme la France ou le Royaume-Uni, médecins et personnels de santé dénoncent le manque d’équipements de protection et de tests.

Un médecin britannique a raconté se sentir « terrifié » du manque de moyens pour les soignants. « Peut-être que pour moi ça va – je suis jeune et en bonne santé – mais je ne supporte pas l’idée de contaminer des patients avec une maladie qui pourrait les tuer », a-t-il écrit dans le Guardian.

Les restrictions à la liberté de circulation concernent désormais sur la planète plus d’un demi-milliard de personnes, appelées par leurs autorités à rester confinées chez elles.

En Californie, les 40 millions d’habitants doivent rester chez eux jusqu’à nouvel ordre, sauf nécessité absolue. Même chose pour les 44 millions d’Argentins.

Les célèbres plages de Rio seront fermés pour au moins deux semaines à partir de samedi. Et la France a pris des mesures pour interdire le littoral de la Côte d’Azur aux promeneurs qui venaient trop nombreux y prendre le soleil malgré les consignes du gouvernement.

Qualifié d' »ennemi de l’humanité » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Covid-19 a jusqu’à présent contaminé plus 240.000 personnes dans le monde et le nombre de personnes tuées devrait très prochainement franchir le seuil psychologique des 10.000.

Placée en confinement généralisé depuis une semaine, l’Italie compte désormais plus de 3.400 décès et devance la Chine dans ce triste classement.

Le nombre de prêtres morts du coronavirus, après être venus bénir les patients dans les hôpitaux, s’allonge de jour en jour.

« Équipés d’un masque, d’une casquette, de gants, d’une blouse et de lunettes nous, les prêtres, nous promenons dans les salles comme des zombies », a raconté le curé d’une paroisse de Bergame (nord). « On ne sait plus où mettre les morts. Certains églises sont utilisies », s’alarme l’évêque de la ville, Mgr Francesco Beschi.

La Chine, où quelque 3.250 personnes sont décédées, n’a elle fait état vendredi d’aucune nouvelle contamination d’origine locale, pour le deuxième jour consécutif, offrant un espoir sur l’efficacité des mesures de confinement.

Pour diminuer la pression sur ses prisons, l’Iran – qui arrive juste derrière la Chine en nombre de morts – a annoncé qu’environ 10.000 détenus allaient être graciés.

Le président américain Donald Trump a prédit un recours imminent à la chloroquine, un antipaludéen, comme possible traitement pour les malades du Covid-19 après des résultats encourageants en Chine et en France. Mais nombre d’experts ont appelé à la prudence en soulignant l’absence de données cliniques solides et publiques.

Le sommet du G7 prévu en juin à Camp David a été remplacé par une visioconférence.

Incertitude pour les Jeux olympiques de Tokyo en revanche. Le président du Comité international olympique, Thomas Bach, interrogé par le New York Times, a estimé « prématuré » un éventuel report.

Des multinationales de l’industrie pharmaceutique se sont engagées jeudi à fournir un vaccin contre le Covid-19 « partout dans le monde », dans un délai estimé de 12 à 18 mois minimum.

Les formalités administratives, telles que les autorisations de mise sur le marché, peuvent être simplifiées et accélérées dans cette course contre la montre, les ressources ne manquent pas et des partenariats public-privé permettent de diluer le risque financier lié aux investissements colossaux qu’exigent la recherche et la production, a expliqué Paul Stoffels, un dirigeant de la firme Johnson & Johnson.

Particulièrement touchée aussi, l’Espagne se prépare à affronter « les jours les plus durs » de la pandémie en incorporant des milliers de personnels soignants.

Dans les coins isolés du pays, la solidarité est au rendez-vous.

Comme d’autres jeunes de son petit village de Castille, Sergio Caminero, 30 ans, fait les courses de ses voisins âgés. Il offre les œufs des poules qu’il élève dans son jardin, un autre donne le lait de ses chèvres. « Si les choses empirent, au moins dans les villages, on sera auto-suffisant », assure-t-il.

Au-delà du drame sanitaire, le nouveau coronavirus risque de plonger le monde dans la récession, malgré les milliards de milliards débloqués en urgence aux Etats-Unis et en Europe.

Jusqu’à 25 millions d’emplois sont menacés en l’absence de réponse coordonnée à l’échelle internationale, a averti l’Organisation internationale du travail.

La Banque centrale européenne (BCE) a déjà prévenu que l’économie du Vieux Continent allait « se contracter considérablement ».

Les Bourses en Asie étaient toutefois en hausse vendredi, les investisseurs misant sur l’effet de plans de relance annoncés un peu partout dans le monde.

© AFP

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