Nucléaire: le redémarrage de Flamanville à nouveau repoussé

centrale nucléaire de Flamanville

La centrale nucléaire de Flamanville (Manche) le 28 septembre 2015 © AFP/Archives CHARLY TRIBALLEAU

Le redémarrage des deux réacteurs de Flamanville (Manche) est à nouveau reporté de plusieurs mois, a-t-on appris auprès d’EDF alors que la centrale nucléaire cumule les déboires.

Le réacteur 2, en maintenance depuis janvier 2019, et le réacteur 1, arrêté en septembre en raison de problèmes de corrosion, sont indisponibles jusqu’au 31 mai, selon EDF.

Mi-décembre le groupe évoquait un redémarrage le 29 février pour le réacteur 2 et le 31 janvier pour le réacteur 1.

Le géant de l’énergie a depuis annoncé devoir remplacer le moteur de la turbine à combustion qui alimente en électricité les systèmes de secours des réacteurs. Des « microfissures » y ont en effet été détectées, selon un communiqué d’EDF du 24 février. Un incident classé au niveau 1 sur l’échelle internationale des incidents nucléaires Ines, graduée de 0 à 7, selon EDF.

Interrogé mardi par l’AFP, EDF a assuré qu’il n’y avait pas de « lien particulier » entre cet incident et le retard. Ces reports sont liés à « des mises en conformités dans le cadre de recontrôles » qui font partie du « plan de rigueur » lancé par la centrale lorsqu’elle a été placée sous surveillance renforcée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en septembre, selon EDF.

Le réseau Sortir du nucléaire dénonce pour sa part dans un communiqué un « délabrement des équipements » à Flamanville.

En décembre, l’Institut de sûreté nucléaire (IRSN), bras technique de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a estimé que la situation de la centrale de Flamanville était « très préoccupante » étant donné les « écarts majeurs sur différents équipements classés de sûreté » et que les deux réacteurs ne pouvaient être redémarrés en l’état.

Dans un compte-rendu à l’ASN, l’IRSN y relevait de « nombreux écarts au niveau des matériels classés de sûreté », avec une « corrosion » parfois « avancée » en plusieurs endroits dans les stations de pompage (qui servent au refroidissement).

L’Institut y évoque aussi « une fuite » sur des circuits de la troisième barrière de confinement.

En outre l’IRSN « considère anormale que les différents processus afférant à la sûreté (…) n’aient pas permis de prévenir la dégradation d’équipements importants pour la sûreté ».

L’Institut estimait toutefois que « la mise sous surveillance renforcée par l’ASN et le plan d’action d’EDF sont de nature à améliorer la situation observée depuis plusieurs années sur le site ».

La centrale de Flamanville a connu 7 incidents de niveau 1 en 2019, 5 en 2018.

A côté des réacteurs 1 et 2 de Flamanville, EDF construit l’EPR, qui connaît lui aussi de nombreux retards et surcoûts.

© AFP

Un commentaire

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    • Balendard

    Il me semble que l’exécutif avait décidé de ne fermer Fessenheim qu après la mise en production de l’EPR de Flamanville

    il serait temps d’adopter une politique cohérente au niveau du nucléaire en prenant comme support de décision la Solar Water Economy