Fessenheim: EDF « doit conserver la maîtrise de la sûreté » lors du démantèlement

Fessenheim

Le premier des deux réacteurs de Fessenheim, plus vieille centrale nucléaire en activité en France, a été débranché du réseau électrique dans la nuit de vendredi à samedi © AFP/Archives SEBASTIEN BOZON

Le groupe EDF doit « conserver la maîtrise de la sûreté » du site de Fessenheim (Haut-Rhin) lors du démantèlement de la centrale nucléaire, a estimé jeudi le directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Jean-Christophe Niel.

« EDF, qui va rester l’exploitant nucléaire au sens réglementaire » de Fessenheim, « doit conserver la maîtrise de la sûreté », dans un secteur où l’on fait « largement appel à la sous-traitance », a déclaré M. Niel lors d’une audition devant la mission d’information parlementaire sur la fermeture de la centrale .

« C’est une opération complexe et d’envergure, qui prend du temps. Donc cette opération de démantèlement doit être gérée et organisée comme une opération industrielle à part entière, avec une organisation dédiée », a-t-il insisté.

Le premier des deux réacteurs de Fessenheim, plus vieille centrale nucléaire en activité en France, a été débranché du réseau électrique dans la nuit de vendredi à samedi. Il s’agit de la toute première étape de la fermeture du site, qui date de 1977.

Le réacteur numéro deux doit suivre le 30 juin. L’évacuation des combustibles usés devrait intervenir d’ici à l’été 2023. Le démantèlement complet de la centrale, un chantier inédit en France, ne sera pour sa part achevé qu’en 2040, au mieux.

« Pour l’IRSN, le démantèlement de Fessenheim ne présente pas de difficulté rédhibitoire ». Mais « ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de difficulté que ce n’est pas une opération à risque », a souligné Jean-Christophe Niel.

« Cela nécessite de disposer d’un tissu industriel solide », avec « les compétences nécessaires », a poursuivi le responsable de l’IRSN, en rappelant que le nombre de démantèlements allait augmenter dans les prochaines années.

Douze réacteurs supplémentaires, sur les 58 que compte la France aujourd’hui, doivent être arrêtés d’ici à 2035, sans toutefois entraîner de fermeture totale de centrale comme à Fessenheim.

Interrogé sur l’arrêt des réacteurs de Fessenheim, auquel plusieurs élus se sont opposés, M. Niel a reconnu que la centrale « à l’instant présent » ne posait « pas de difficulté » en matière de sécurité.

Mais « pour aller au-delà de 40 ans, l’IRSN a fixé un certain nombre d’objectifs ». Or « EDF n’ayant pas travaillé dessus, je ne suis pas en mesure de dire si Fessenheim aurait atteint ces objectifs », a-t-il ajouté.

© AFP

Ecrire un commentaire