Au Brésil, la solidarité après le déluge pour les survivants

Brésil inondations

Une rue de Raposos dévastée par des inondations meurtrières, le 28 janvier 2020 dans la banlieue de Belo Horizonte, au Brésil © AFP DOUGLAS MAGNO

Les habitants de Raposos, ville du sud-est du Brésil dévastée par des inondations, survivent grâce à la solidarité, tout en cherchant à récupérer dans leurs maisons recouvertes de boue le peu qui puisse encore l’être.

La tempête suivie d’un véritable déluge a fait 50 morts, selon le dernier bilan officiel provisoire, dans l’Etat du Minas Gerais, où plus de 30.000 personnes ont dû évacuer leurs domiciles.

« Dans ma maison, il n’y a plus rien. Mais Dieu merci, grâce à la solidarité des gens, j’ai obtenu trois matelas et nous sommes retournés dormir chez nous », affirme à l’AFP Marcio Flavio, maçon de 40 ans et père de trois enfants en bas âge.

À Raposos, petite ville d’environ 15.000 habitants située à une dizaine de kilomètres de Belo Horizonte, la capitale du Minas Gerais, le bruit des tracteurs utilisés pour déblayer le terrain est pratiquement ininterrompu.

Et quand le vacarme cesse, s’installe un silence lugubre, mêlé à une forte odeur de boue et d’aliments pourris.

À Raposos, aucun mort n’est à déplorer, mais les dégâts matériels sont considérables.

« En fait, on n’a pas encore pu recenser le nombre exact de sinistrés », explique Samuel D’Avila Assunçao, un ingénieur qui travaille pour la mairie.

« Comme nous n’avons ni internet, ni téléphone et que beaucoup de gens ont été privés d’électricité, nous notons tout à la main pour le moment », explique-t-il.

L’ingénieur a pour principale mission d’inspecter les logement pour vérifier s’ils sont habitables ou non.

« Nous avons dû interdire l’accès à 12 logements, qui seront démolis », poursuit-il.

« Inondations dévastatrices »

Depuis vendredi, quand 171,8 millimètres de pluie se sont abattus sur la région de Belo Horizonte en 24 heures, un record depuis le début des relevés il y a 110 ans, les pompiers continuent à rechercher les corps des disparus.

Le dernier bilan officiel fait état de 50 morts, 65 blessés et deux disparus.

Une centaine de villes ont décrété l’état d’urgence et le gouvernement de Minas Gerais a relancé mardi son appel à la solidarité, pour des dons d’eau minérale, d’aliments non périssables, de couvertures, de matelas et de tous types de produits de première nécessité.

L’intensité des pluies a baissé, mais les précipitations ont continué. Mardi, la pluviométrie de janvier sur la région de Belo Horizonte avait atteint 814,7 millimètres, la moitié de la moyenne pour une année entière.

La plupart des victimes restent traumatisées par les inondations qui ont provoqué des glissements de terrain et la destruction de milliers de maisons.

« Nous sommes en souffrance, c’était effrayant parce que c’est arrivé subitement. Nous sommes habitués aux crues, mais pas à des inondations aussi dévastatrices », raconte Maria Aparecida, une habitante de Raposos.

« Quand je suis arrivée à la maison de ma mère, à deux heures du matin, l’eau était montée rapidement jusqu’au niveau de la ceinture. Dans notre quartier, tout le monde a tout perdu », dit-elle.

Ces précipitations exceptionnelles sont dues à à un phénomène climatique assez rare: la rencontre d’un front pluvieux avec un système de basse pression au-dessus de l’océan atlantique.

Ce front pluvieux est la Zone de Convergence de l’Atlantique Sud (ZCAS), qui va de la forêt amazonienne, dans le nord du Brésil, vers le sud-est du pays, à plusieurs milliers de kilomètres de là.

© AFP

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