La pollution asphyxie toujours New Delhi

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Des passantes devant le temple hindou d'Akshardham à New Delhi asphyxiée par la pollution, le 14 novembre 2019 © AFP Sajjad HUSSAIN

La capitale indienne New Delhi continuait de suffoquer cette semaine dans une pollution asphyxiante qui n’a cependant pas dissuadé l’organisation jeudi d’une course caritative d’enfants, très critiquée pour les dommages causés à leur santé.

La mégapole est enveloppée dans un épais brouillard toxique qui n’a offert que très peu de jours de répit depuis fin octobre, infligeant des toux constantes et des yeux irrités à ses vingt millions d’habitants.

L’ambassade américaine sur place enregistre ces jours-ci une concentration moyenne sur 24h de particules fines PM2,5 d’environ 400 microgrammes par mètre cube d’air, soit 16 fois la limite recommandée par l’Organisation mondiale pour la santé.

Malgré cette atmosphère empoisonnée, une ONG locale a organisé jeudi matin une course d’enfants dans la ville embrumée, suscitant la colère des réseaux sociaux.

« Je pense que tous ces organisateurs devraient être poursuivis en justice », a déclaré sur Twitter Tamanna Sharma, directrice d’une ONG écologiste. « Courir dans un air de cette qualité est une condamnation à mort. »

« C’est la chose la plus idiote à faire », a renchéri sur le même réseau social Parveen Kaswan, un employé du département forestier.

L’ONG qui a organisé cet événement, pour marquer la Journée internationale des droits de l’enfant, a assuré qu’il était impossible d’annuler à la dernière minute et que, de toute manière, « le temps est bon ».

« Nous avons beaucoup de difficultés à cause de la pollution. Nos yeux brûlent, nous avons du mal à respirer », a cependant témoigné auprès de l’AFP Vanshika Rawat, 11 ans, une participante de cette course.

« Vous pouvez voir qu’il y a tant de brouillard et de fumée. Après la course, nous nous sommes soudain sentis épuisés et avions des difficultés à respirer », a ajouté Nitakshi Sharma, 10 ans.

Dans un rapport de 2016, l’OMS estimait que 100.000 enfants de moins de 14 ans mouraient prématurément chaque année en Inde en raison de la pollution de l’air. Une exposition à long terme aux particules fines accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.

Les écoles de la capitale indienne sont à nouveau fermées jeudi et vendredi et les chantiers de construction sont à l’arrêt.

Les cas de cancers des poumons augmentent en flèche chez les non-fumeurs de New Delhi et devraient « exploser » au cours des prochaines années, a rapporté Arvind Kumar, directeur du département de chirurgie thoracique de l’hôpital Sir Ganga Ram de Delhi.

« En 1998, les patients de cancer des poumons étaient principalement des fumeurs. En 2018, 50% des cas de cancer des poumons étaient des non-fumeurs », a-t-il indiqué lors d’une conférence.

© AFP

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