Les femmes âgées consacrent deux fois plus de temps aux tâches ménagères et aux soins d’autrui que les hommes

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Une femme de 68 ans sème des pommes de terre sur une parcelle de culturesau Nigeria © ROBERTO SCHMIDT / AFP

Les femmes de plus de 60 ans passent en moyenne 4 heures par jours à des travaux domestiques ou à prendre soin de leur entourage. Ce constat ressort d’une étude conduite par le groupe de réflexion ODI (Overseas Development Institute soit l’Institut du Développement Outre-mer) sur leurs conditions de vie. Ce rapport, titré Between work and care Older women’s economic empowerment (Entre le travail et soins, améliorer la situation économique des femmes âgées), a comparé la situation des femmes dans 30 pays, certains développés, d’autres en développement. Dans le monde, les femmes représentent 54 % des 962 millions de personnes de plus de 60 ans, mais effectuent plus de tâches domestiques que les hommes.

« Les résultats de ce rapport révèlent l’ampleur des inégalités entre les sexes qui persistent avec le vieillissement. Les attentes sociales, qui pèsent sur les femmes à pour qu’elles poursuivent des travaux domestiques et de soins, les mettent en difficultés et limitent leurs choix de vie », affirme Fiona Samuels qui a co-rédigé ce rapport pour l’ODI dans The Guardian.

Le nombre d’heures consacrées à ces tâches non-rémunéré varie selon les pays et le type de travaux accomplis. Au Ghana, les femmes de plus de 60 ans y passent en moyennes 2 heures par jour, 4 heures au Royaume-Uni et 7 heures au Cap-Vert. Les femmes ont la charge de la cuisine, du nettoyage du foyer et du linge, de la collecte du bois ou de l’eau, la garde des petits-enfants ou encore les soins aux conjoints ou aux autres membres de la famille ou leurs proches. Ainsi, dans les pays riches, comme la France ou les Pays-Bas, entre 50 et 60 % des grands-parents aident leurs enfants à élever leurs petits-enfants. C’est aussi le cas dans les pays en développement

Dans de nombreux pays, la pauvreté et l’absence ou la faiblesse des dispositifs sociaux obligent de nombreuses femmes âgées à exercer des activités rémunérées en plus des taches domestiques, autant de facteurs qui augmentent les risques pour la santé physique et mentale, selon le rapport de l’ODI. Les chercheurs plaident donc pour des politiques sociales adaptées au vieillissement de la population avec le développement des pensions, des mesures pour partager et réduire les travaux domestiques et une meilleure prise en charge des enfants.

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