Vivre ensemble : une autre vision du bonheur

Le mode de développement occidental repose depuis l’ère industrielle sur l’exploitation croissante des ressources naturelles. Mais le capital limité de notre planète menace de s’épuiser. La solution, pour certains, est la décroissance. Théorisé par l’économiste Nicholas Georgescu-Roegen dans les années 1970, le concept trouve un nouvel écho ces dernières années et connaît de nouveaux développements avec la récession mondiale. Son principe : la fin de la croissance étant inéluctable, mieux vaut la devancer pour la vivre en douceur.

D’autres termes équivalents sont parfois utilisés pour éviter une connotation négative, comme prospérité sans croissance. Mais la décroissance est aussi un « mot-obus », destiné à critiquer l’idée de développement durable qui serait une contradiction dans les termes puisque une croissance infinie dans un monde fini n’est justement pas possible et donc pas durable.

Vivre mieux avec moins. Telle est l’idée à l’échelle individuelle, et on parle alors de simplicité volontaire. Ceux qui l’appliquent tentent de résister au conditionnement publicitaire et aux besoins factices qu’il insinue dans les esprits. En travaillant moins pour se dégager du temps libre, en cultivant un potager ou en réparant ce que l’on possède plutôt que d’en changer à tout va. En échangeant et en troquant des biens et des services plutôt que de les acheter. En apprenant à vivre plus lentement.

Les tenants de ce mode de vie alternatif utilisent également le terme de sobriété heureuse pour insister sur l’aspect convivial et libérateur de leur démarche, loin d’un ascétisme de privations.

Reste cette question : comment mettre en pratique la décroissance au niveau de la société toute entière. Relocaliser l’économie, préférer au PIB des indicateurs d’une richesse moins matérielle, encourager une culture de l’être plutôt que de l’avoir et du paraître : la décroissance implique des changements d’autant plus controversés et difficiles qu’ils imposent de revoir en profondeur le modèle de nos sociétés, et touchent à notre façon d’être sur Terre.

Extrait du livre « Vivre ensemble 7 milliards d’humains » rédigé par la rédaction de GoodPlanet et disponible aux éditions de la Martinière. Soutenez-nous en achetant cet ouvrage.

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