Comprendre Copenhague : la compensation carbone

Faute de réduire ses émissions, une solution consiste à les « compenser ». C’est-à-dire permettre une réduction d’ampleur similaire ailleurs. Planter des arbres – qui absorbent du carbone- pour compenser les émissions d’un voyage en avion en est l’image la plus connue. Cette pratique volontaire doit être distinguée de la compensation de « conformité » des industries, qui s’inscrit dans un cadre réglementaire.

Aujourd’hui, le mécanisme volontaire de compensation carbone est un moyen à la portée de tous. Près de 150 opérateurs (dont GoodPlanet avec son programme ActionCarbone) proposent des solutions et l’engouement pour cette pratique est croissant. En 2008, 123,4 millions de crédits carbone (soit autant de tonnes d’équivalent carbone) ont été achetées dans les pays occidentaux. Pour autant, cette forme de compensation reste marginale : elle ne représente que 0,3 % des émissions mondiales.

La multiplicité et la jeunesse des acteurs expliquent qu’un doute plane parfois sur le sérieux de la filière. Aujourd’hui, plusieurs standards ou labels marquent donc le respect de critères comme l’additionnalité -les économies de CO2 n’auraient pas été faites sans le financement ; la mesurabilité – l’effet doit pouvoir être quantifié et la permanence des crédits –les économies de CO2 doivent être pérennes. Certains projets ajoutent une dimension économique et sociale : ils aident les communautés locales à se développer.

La compensation carbone doit s’accompagner d’une véritable démarche de réduction de ses émissions. Sans cela, elle n’est qu’une manière de payer pour continuer à émettre du CO2 avec bonne conscience. C’est pourquoi certains ont comparé la compensation aux indulgences, cette pratique qui consiste à obtenir la rémission de ses péchés en échange d’argent (ou d’actes de piété), fortement critiquée pour ses abus au Moyen-Age. En l’absence d’une réduction des émissions, la compensation volontaire est plus une manière de sensibiliser aux enjeux du réchauffement climatique que de les résoudre.

Pour en savoir plus sur la compensation carbone (fonctionnement, projets réalisés), consultez le site d’Action Carbone

Martinière.

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