Comprendre Copenhague : un premier pas entrepris à Kyoto

Un texte « mort-né ». Le protocole de Kyoto, malgré son importance, ne connaître qu’une vie très brève : né dans la douleur en 1997, il lui a fallu 7 années pour seulement entrer en vigueur, et à peine l’a-t-il fait, qu’il arrive à échéance : en 2012, un second traité prendra sa relève.

C’est au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 que s’esquissent les idées du protocole. 154 pays y adoptent la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (ils sont 192 aujourd’hui). Le principe : stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Aucun objectif chiffré n’est imposé mais les jalons d’une coopération internationale sont posés. A l’époque, l’origine et l’ampleur du réchauffement sont encore controversés.

Progressivement, les experts du GIEC écartent les doutes. Commence alors un cycle d’intenses négociations qui culmine à Kyoto au Japon, le 11 décembre 1997. Ce jour-là, 38 pays industrialisés s’engagent à réduire de 5,2 % leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, et cela d’ici 2012. Le protocole de Kyoto est né. Reste à l’appliquer.

Problème : les Etats-Unis, responsables de plus du tiers des émissions mondiales, refusent de ratifier le protocole. Or, le texte ne peut prendre effet que si les pays industrialisés engagés représentent au moins 55 % des émissions totales. Fin 2004, le taux plafonne toujours à 44 %. Le dénouement viendra avec la Russie. En échange d’un soutien de l’Europe pour adhérer à l’OMC, Vladimir Poutine finit par accepter d’ajouter ses 17 % d’émissions sur la balance. Le protocole de Kyoto entre enfin en vigueur le 16 février 2005.

Si laborieux qu’il fût dans sa mise en marche, si modeste dans ses objectifs et si décevant dans ses résultats – les émissions ont en fait augmenté dans le monde depuis 1990 –, Kyoto a réussi à réunir les dirigeants de la planète autour d’une table et initié une dynamique que la conférence de Copenhague devra renforcer. Car des années d’atermoiement n’ont fait qu’accroître l’urgence climatique.

Martinière.

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