Comprendre Copenhague : la séquestration du carbone

Et si on remettait le carbone d’où il vient, en sous-sol ? L’idée peut sembler farfelue, pourtant le captage et la séquestration de CO2, comme on l’appelle, est une technologie qui existe déjà et qui permettrait de diminuer nos émissions de 15 à 55 % !

Depuis dix ans, la plateforme offshore de Sleipner, au large de la Norvège, utilise ce procédé. Elle récupère le CO2 issu de l’exploitation du gaz naturel et le réinjecte dans les roches perméables environ 1000 mètres au-dessous du niveau de la mer. Environ 1 million de tonnes de CO2 ont ainsi été « neutralisés » chaque année. D’autres installations de ce genre, plus ou moins expérimentales, existent au Danemark, en Algérie, au Canada ou ailleurs.

Le processus est complexe. Le carbone doit tout d’abord être séparé des autres gaz. Cette étape nécessite un équipement lourd et ne concerne donc que des sites industriels qui émettent des quantités importantes de CO2, comme les centrales électriques. Ensuite, il faut donc injecter le gaz dans un réservoir géologique. Il peut s’agir, tout simplement, d’un gisement de pétrole ou de gaz qui a été vidé de son contenu.

Le gaz ne doit pas s’échapper. Cela réduirait à néant les efforts déployés, bien sûr, mais aussi, cela mettrait en danger les populations. En effet, même si le CO2 n’est pas toxique, en trop grande quantité, il peut asphyxier les êtres vivants. C’est arrivé en 1986 au Cameroun. Le lac Nyos, qui stockait naturellement du CO2, en a libéré brusquement un kilomètre cube, suite d’une éruption. Plus de mille personnes sont mortes sur le coup. Les sites géologiques d’enfouissement doivent donc être choisis avec soins et surveillés en permanence.

Pour toutes ces raisons, la technologie de la séquestration coûte cher. Elle n’est rentable que si le prix du pétrole dépasse un certain seuil ou qu’un marché international d’émissions du CO2 est développé et que la tonne de CO2 y atteint un certain seuil. Dans tous les cas, cela se traduit par une augmentation du prix de l’énergie.

Martinière.

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