Les schiste bitumineux

schistes bitumineux
Schistes bitumineux au Canada - Yann Arthus-Bertrand
Schistes bitumineux au Canada - photo Yann Arthus-Bertrand

Face à l’épuisement annoncé des principaux gisements de pétrole, certains cherchent d’autres sources d’hydrocarbures. L’une des principales solutions mais aussi des pires en termes environnementaux est ce que l’on appelle les pétroles non conventionnels. Le terme englobe notamment les pétroles extra-lourds du Vénézuéla et les sables bitumineux canadiens, dans lesquels les hydrocarbures sont mélangés à d’autres résidus. Les extraire est complexe et polluant. Une tonne de sable bitumineux ne permet ainsi de produire que 100 litres pétrole environ.

Les réserves mondiales sont énormes -environ 4 milliards de barils. Soit davantage que toutes les réserves prouvées de pétrole. Mais cela signifie une pollution proportionnelle. Au Canada, qui exploite d’importants gisements, le bilan environnemental de cette exploitation est lourd : destruction de la forêt boréale, sols retournés, rejets chimiques et contamination des eaux. En Estonie, qui est l’un des rares pays à utiliser les schistes pour produire son électricité, le secteur énergétique était responsable, en 2002, de 97% de la pollution de l’air, 86% du total des déchets et 23% de la pollution des eaux, selon une étude. Sans parler des énormes quantités de gaz à effet de serre libérées. Les schistes bitumineux ne sont donc une solution qu’en apparence.

Plutôt que de vouloir trouver un moyen de continuer à consommer toujours plus, il faut penser à économiser de l’énergie. L’expert américain Amory Lovins a introduit le concept de Negawatt pour mesurer l’énergie qui n’est pas consommée et qui n’est donc pas produite. Différents scénarios énergétiques utilisent aujourd’hui cet outil de calcul. Toutefois, ils se heurtent à la croissance ininterrompue de notre consommation -une croissance qui est à peu près parallèle à celle de l’économie – en tout cas mesurée par le PIB. La simple amélioration de l’efficacité énergétique sera insuffisante si elle est annulée par une augmentation de l’usage d’énergie. Par exemple, si on construit des voitures qui consomment deux fois moins, mais qu’on s’en sert deux fois plus ou qu’on en construit deux fois plus, le bilan est nul.

En savoir plus : Rocky mountain institute

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