La solution est dans l’assiette ! Redécouvrir les produits du terroir

Saint-Saphorin, vignoble de Lavaux, Suisse (46°28’N – 6°48’E). © Yann Arthus-Bertrand / Altitude Paris
Saint-Saphorin, vignoble de Lavaux, Suisse (46°28’N – 6°48’E). © Yann Arthus-Bertrand / Altitude Paris

Saviez-vous que l’alimentation est responsable de 20 à 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ? En effet, les produits alimentaires génèrent des émissions de CO2, de méthane ou encore de protoxyde d’azote pendant tout leur cycle de vie (agriculture, transports, utilisation, fin de vie, etc.). Pourtant, il existe aujourd’hui une myriade de solutions pour limiter l’impact de notre alimentation sur le climat. La Fondation GoodPlanet lancera une grande campagne autour de l’alimentation et du climat dans le cadre la COP 21 : LA SOLUTION EST DANS L’ASSIETTE ! En attendant, nous vous faisons découvrir chaque semaine une solution concrète et une initiative exemplaire !

UN CHIFFRE CLÉ

Selon l’ADEME, entre 25 et 50% du fret routier en France est lié au transport de produits alimentaires ou agricoles !

UN CONSTAT

Du reblochon en Provence ? Des olives en Normandie ? Des bananes en Lozère ? Des oranges dans les Alpes ? Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui on peut trouver tous types de produits dans n’importe quel supermarché ! Pourtant ces produits ne sont pas fabriqués partout et ils doivent parfois parcourir des milliers de kilomètres pour arriver dans nos rayons. Quand on sait que les transports représentent environ 20% des émissions de gaz à effet de serre en France, force est d’admettre que nos habitudes de consommation ont un impact environnemental considérable et peuvent contribuer à la perte de certaines de nos spécificités régionales.

UNE SOLUTION

Privilégier, dès que possible, les produits de nos terroirs ! En effet, d’après l’ADEME, un fruit importé hors saison par avion consomme 10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit produit localement et en saison. Ainsi, non seulement les fruits et légumes auront moins de chemin à parcourir pour arriver dans nos assiettes, mais leur proximité contribue au maintien du tissu socio-économique et est souvent gage de fraîcheur comme de qualité.

Néanmoins, il convient de noter que si les distances parcourues par les produits commercialisés localement sont en général inférieures à celles réalisées en circuits longs – ce qui peut constituer un facteur de réduction des émissions de GES – cela n’est pas systématique : en effet, les émissions de GES dépendent essentiellement du mode de transport et de l’optimisation de la logistique. Néanmoins, l’empreinte carbone d’un produit alimentaire est davantage liée à la phase de production agricole qu’à son transport. Or, d’après une étude de l’ADEME « la plupart des exploitations ayant recourt aux circuits courts sont de petites tailles et sont souvent inscrites dans des logiques peu intensives, proches de l’agriculture biologique ou labellisées bio ». Lorsque nous consommer des produits locaux, nous devons donc être attentifs à plusieurs éléments : les modes de production de nos producteurs préférés, la saisonnalité des fruits et légumes de nous achetons (pour éviter les produits cultivés sous serre, très énergivores) mais aussi la distance que nous parcourons pour effectuer ces achats.

UNE INITIATIVE

L’association Slow Food a été fondée en Italie il y a presque 30 ans. Elle a pour objectif de défendre la variété des produits et des goûts face à la standardisation imposée par l’industrie agroalimentaire. Aujourd’hui ses 100 000 adhérents, répartis dans plus de 150 pays, recensent les spécificités régionales, soutiennent des producteurs locaux qui souhaitent remettre en culture des variétés oubliées et sensibilisent le grand public aux plaisirs du bien manger.

L’une des plus belles initiatives de Slow Food est son projet « 300 Sentinelles ». Ce projet de sauvegarde et de relance de produits du patrimoine culinaire associe des producteurs locaux et des partenaires qui leurs apportent un soutien financier. Slow Food accompagne alors les petits producteurs pour qu’ils s’organisent localement, trouvent de nouvelles voies de commercialisation et valorisent ainsi leurs savoirs et les saveurs de leurs terroirs. Grâce à ce dispositif, de nombreuses cultures et productions ont été sauvées, en France notamment : de la poule gasconne aux cerises anciennes d’Itxassou en passant par le bleu du Queyras ou encore l’oie de Touraine. Ce mouvement international s’est également attaché à préserver des terroirs aussi variés que le riz des montagnes de Malaisie, le vacherin fribourgeois au lait cru ou le fromage vert de Tcherni Vit en Bulgarie.

Les paysans associés sont très satisfaits de l’expérience car un certain nombre de produits oubliés de la biodiversité agricole ont repris des couleurs grâce à Slow Food !

UNE ASTUCE

Rejoignez un des convivium de Slow Food près de chez vous pour rencontrer d’autres amateurs de « bien manger » , faire de belles découvertes culinaires et militer pour le maintien de vos savoir-faire régionaux !

 

 

3 commentaires

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    • c

    UNE UTOPIE !! , jamais jamais les distributeurs ne feront machine arrière

    • joyeux

    enfin un espoir!on ne peut dire c une utopie car les forces nombreuses en faveur du respect de la nature sont en train de reagir!

    • Moâ

    Pourquoi une utopie ? On ne demande pas aux distributeurs de faire machine arrière mais différemment. Il y a de plus en plus de consommateurs qui achètent de saison, près de chez eux des produits locaux. Je crois aussi en ces forces. Et puis, au moins, on aura essayé. Avant de dire, ça ne marche pas, il faut essayer. De toutes façons, au point où on en est, on a rien à perdre non ?