A La Réunion, le développement durable commence dans les quartiers les plus isolés


Saint André, La Réunion. Vue depuis la forêt de Dioré, classée espace naturel sensible.
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Saint-André, La Réunion: Vue depuis la forêt de Dioré classée Espace Naturel Sensible. © Allons Pren’Dioré en Mains

 

Alors que La Réunion est frappée par un très fort taux de chômage – plus d’une personne active sur 3 est sans emploi – des petites associations de quartier, telles que Allons Pren’Dioré en Main, participent à leur manière au développement économique et social de l’île tout en préservant les ressources naturelles qui les entourent.

Allons Pren’Dioré en Main est une petite association d’une vingtaine d’adhérents basée dans un quartier isolé de Saint André à l’est de l’île. Dans ce quartier de Dioré qui compte 350 habitants, le taux de chômage atteint les 50%, note Sylvaine Arne, animatrice pour l’association. L’école ne compte que 2 classes et est menacée de fermeture à chaque réélection politique. La population est vieillissante et les jeunes s’ennuient.

Saint-André, La Réunion: des animateurs de l'association Allons Pren'Dioré en Mains sensibilisent le publiques aux problématiques environnementales qui touchent La Réunion lors d'une visite de la forêt de Dioré. © Allons Pren'Dioré en Mains
Saint-André, La Réunion: des animateurs de l’association Allons Pren’Dioré en Mains sensibilisent le publiques aux problématiques environnementales qui touchent La Réunion lors d’une visite de la forêt de Dioré. © Allons Pren’Dioré en Mains

Depuis 2009, l’association a repris la gérance de la forêt de Dioré qui surplombe le quartier sur plus de 250 hectares. Grâce à un soutien financier de la région et de la municipalité de l’ordre de 200 000€ par an, l’association a pu mettre en place des chantiers de réinsertion pour la préservation de la forêt et de ses arbres endémiques. Quinze jeunes ont ainsi été embauchés pour participer à la restauration de la forêt, classée espace naturel sensible.

En parallèle de ces chantiers, l’association organise également des ateliers de sensibilisation à l’environnement et à la culture créole pour les collèges de la ville. En partenariat avec les écoles locales, les animateurs de l’association accueillent ainsi sur le site de la forêt de Dioré les jeunes élèves pour les sensibiliser à la faune et la flore locale ainsi qu’à la création d’artisanat créole. Elle organise également des événements culturels dans le quartier notamment en décembre pour la fête de l’esclavage, à Pâques ou lors de la fête de la nature.

Le soir, l’association ouvre ses portes aux habitants du quartier pour du soutien scolaire pour les enfants ou des ateliers culinaires et bien être pour les femmes. Selon Mme Arne, « les femmes du quartier ont encore du mal à sortir de chez elles et du rôle de la femme au foyer. En leur ouvrant les portes de l’association, on leur donne la possibilité de sortir et de prendre confiance en elle ».

A Saint André, une vingtaine d’association de quartier œuvrent pour le développement économique, social et environnemental de la région. Chacune a sa particularité – parfois religieuse, parfois sportive – mais toutes travaillent à leur manière pour relancer l’économie locale.

Pour Allons Pren’Dioré en Main, l’avenir reste incertain. La gérance de la forêt et les financements qui vont avec prendront fin en 2014. Un nouvel appel d’offre aura lieu. L’association déposera bien sûr un dossier mais le résultat est incertain. Sans les financements, les chantiers d’insertion devront s’arrêter et 2 au moins des animateurs perdront leur emploi. La fermeture de l’association serait une énorme perte pour le quartier qui commence tout juste à se développer.

Roxanne Crossley, envoyée spéciale à La Réunion

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