Bretagne : une association alerte sur la pollution des plages en hiver

bretagne pollution des plages hiver

Plage et bord de mer à Kerlouan dans le nord du Finistère le 22 avril 2011 © AFP/Archives Fred TANNEAU

Kerlouan (France) (AFP) – « La pollution continue l’hiver »: l’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) a alerté mercredi sur la pollution aux bactéries des plages bretonnes, au-delà de la saison estivale, estimant qu’il s’agissait d’un « enjeu de santé publique ».

De novembre 2024 à juin 2025, l’association a mené un « programme de sciences participatives », baptisé Qualiplage, qui a suivi neuf plages à travers quatre départements bretons.

Les prélèvements ont été réalisés par des bénévoles selon un protocole identique à celui des autorités sanitaires, afin de vérifier si la pollution aux bactéries indicatrices d’une pollution fécale (Escherichia coli, entérocoques intestinaux) perdurait au-delà de la période surveillée par l’Agence régionale de santé (ARS) qui mène des prélèvements entre fin mai et septembre.

« Des plages ont montré toute l’année des niveaux de pollution importants », a souligné Maëlle Turriès, chargée de mission mer et littoral de l’association, lors d’une conférence de presse sur la plage de Lerret à Kerlouan (côte nord du Finistère), où la baignade est interdite depuis dix ans.

Certaines plages sont même plus polluées l’hiver que pendant la saison estivale, selon l’association, qui souligne « une corrélation » avec la pluviométrie.

Cette corrélation pointe « très probablement vers une pollution d’origine agricole », explique Christophe Le Visage, vice-président d’ERB, alors que la Bretagne concentre 6,5 millions de porcs et plus de 80 millions de volailles sur ses terres.

« Si la pollution venait des stations d’épuration, elle serait continue », estime M. Le Visage, qui fait l’hypothèse d’un lessivage des terres agricoles sur lesquelles sont épandues lisier et fumier.

Les bénévoles ont d’ailleurs mené des prélèvements dans les cours d’eau, en amont des stations d’épuration, où ils ont trouvé des niveaux de pollutions importants.

« En termes de bactéries, un cochon c’est l’équivalent de trente humains », rappelle M. Le Visage.

Sur les plages les plus fréquentées l’hiver par les adeptes de sports nautiques (surf, longe-côte, paddle, etc.), ERB plaide pour que les collectivités locales prolongent la surveillance de la qualité de l’eau de baignade, au-delà de l’été.

« Il y une préoccupation de santé publique », souligne Mme Turriès.

ERB diffuse depuis l’an dernier son propre classement des plages françaises sur le site www.labelleplage.fr. Ce classement « n’est pas représentatif de la qualité des eaux de baignade » et « ne doit en aucun cas être considéré comme un classement valide et officiel », avait critiqué l’ARS Bretagne en avril 2025.

© AFP

À lire aussi

En baie de Morlaix, les ostréiculteurs submergés par les marées vertes

En Bretagne, une course pour valoriser le cochon, sans faire taire les polémiques

Un commentaire

Ecrire un commentaire

    • PAT-22

    e ne sont pas nos politiques actuels qui vont bouger et se battre contre les tailles d’élevage actuels, sans parler des pesticides et autres polluant agricoles ! Et après la FNSEA, toujours très responsable et grande citoyenne soucieuse de nos santés va hurler contre les écologistes !
    Pat-22