TotalEnergies désigné pour construire un parc éolien géant en mer au large de la Normandie


Des éoliennes au large de La Turballe (ouest), le 30 septembre 2022 © AFP/Archives Damien MEYER

Paris (AFP) – TotalEnergies a remporté, conjointement avec l’allemand RWE, l’appel d’offres du projet éolien en mer « Centre Manche 2 », plus grand programme d’énergie renouvelable en France, qui alimentera l’équivalent d’un million de foyers en électricité, a annoncé mercredi le gouvernement démissionnaire.

L’investissement global s’élève à 4,5 milliards d’euros, le plus important de TotalEnergies dans l’Hexagone depuis une trentaine d’années, a précisé le groupe dans un communiqué séparé.

Après le démarrage de la production prévu en 2033, ce parc éolien « alimentera en électricité verte l’équivalent de plus de 1 million de foyers français », avance-t-il.

« Nous sommes très fiers d’avoir remporté cet appel d’offres pour la construction du plus grand parc d’énergie renouvelable en France à ce jour », s’est félicité Patrick Pouyanné, le PDG du groupe.

Le projet « traduit le très fort attachement de notre compagnie à notre pays », a-t-il ajouté.

La France s’est donné comme objectif de disposer de 45 GW d’électricité issue de l’éolien en mer à horizon 2050. L’attribution de l’appel d’offres à TotalEnergies « porte à près de 7,8 GW la puissance cumulée » des programmes en service, en construction ou en cours de développement sur les côtes françaises, a souligné le ministère de l’Energie.

Quatre parcs éoliens sont actuellement en exploitation en France, dont Saint-Brieuc, Fécamp et Saint-Nazaire, tous d’un peu moins de 500 MW. D’autres, comme Dieppe-Le Tréport et Yeu-Noirmoutier, également d’un peu moins de 500 MW, sont en construction ou en cours d’achèvement.

Ce nouveau parc éolien en mer est le premier octroyé à TotalEnergies dans l’Hexagone. Il jouxte celui de Centre Manche 1, d’une puissance de 1 gigawatt, exploité par EDF renouvelables et Maple Power, dont les travaux doivent débuter en 2028 pour une entrée en service en 2032.

« Avec ce second projet, la puissance éolienne en développement dans la zone +Centre Manche+ est donc portée à environ 2,5 GW, avec l’objectif de produire, à l’horizon du début des années 2030, l’équivalent de la consommation électrique d’environ 2 millions de foyers français », selon le ministère.

En revanche, un autre parc, situé en Sud-Atlantique au large de l’île d’Oléron, « n’a fait l’objet d’aucune offre au terme de la période de candidature », a-t-il indiqué. Neuf candidats avaient dans un premier temps été préqualifiés, dont les français Engie, EDF Renouvelables, TotalEnergies, l’italien Eni ou encore l’allemand RWE.

Environnement et pêche

TotalEnergies, qui reste une des « majors » pétrolières mondiales, s’est donné pour objectif de produire 20% d’électricité, essentiellement d’origine renouvelable, sur le total de sa production d’énergie en 2030, le double par rapport à aujourd’hui.

Le groupe dispose d’un portefeuille de projets éoliens offshore en Allemagne, au Royaume-Uni, en Corée du Sud, à Taïwan, aux Etats-Unis et aux Pays-Bas.

Et alors que RWE, candidat à l’appel d’offres 8 lors de son lancement en 2022 mais qui veut désormais réduire ses investissements dans les renouvelables, a émis le souhait de quitter le consortium, TotalEnergies indique qu’en cas de départ du groupe allemand, il « poursuivra le projet en assumant l’ensemble des engagements du consortium, tout en veillant à trouver un nouveau partenaire ».

L’ex-Total a changé sa dénomination sociale en 2021 pour devenir TotalEnergies et sceller sa transformation en compagnie multi-énergies, présente notamment dans les renouvelables.

Malgré des critiques sur les éoliennes, il promet que Centre Manche 2 va « générer de fortes retombées économiques pour la Région Normandie » avec jusqu’à 2.500 personnes employées pendant les trois années de construction du champ éolien.

TotalEnergies entend faire de ce projet « une réussite industrielle tout en s’assurant de son acceptabilité par le territoire », a promis Patrick Pouyanné.

Le lauréat « a pris des engagements sur l’économie locale et sur l’environnement, au travers notamment du recyclage des éoliennes (pales et aimants compris) et du recours à des PME » locales, a souligné le ministère.

TotalEnergies, qui est régulièrement mis à l’index par les associations environnementales, va notamment consacrer 45 millions d’euros pour « éviter, réduire et compenser les impacts du projet » et s’engage à veiller à la bonne coexistence du parc avec les pêcheurs dans la région.

© AFP

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