Chute de 37% du nombre des animaux des fonds marins dans une zone d’exploration minière, selon une étude


Image diffusée par le Centre national d'océanographie, le 24 juillet 2023, montrant une éponge de verre de la famille des Euplectellidae, découverte dans la zone de Clarion-Clipperton (CCZ) lors d'une récente expédition dans les abysses du Pacifique Nord-Est © National Oceanography Centre / Smartex project (NERC)/AFP Handout

Londres (AFP) – Le nombre des animaux vivant dans les fonds marins a chuté de 37% dans une zone d’exploration minière en eaux profondes, selon une étude parue vendredi portant sur l’impact de cette activité sur la biodiversité.

Cette recherche, effectuée sur cinq ans, est considérée comme la plus approfondie à ce jour sur les conséquences des machines d’extraction minière en haute mer.

Ces machines exploitent des fonds marins jusqu’ici intacts pour en extraire des matières premières comme le nickel, le cobalt et le cuivre, utilisées aussi bien dans les batteries rechargeables que dans des équipements technologiques militaires.

L’étude porte sur la zone de Clarion-Clipperton (CCZ), dans l’océan Pacifique, qui fait l’objet d’un projet d’exploitation minière.

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Elle a été réalisée par des scientifiques du Musée d’histoire naturelle du Royaume-Uni, du Centre national d’océanographie et de l’Université de Göteborg en Suède.

Ils ont comparé l’état de la biodiversité deux ans avant et deux mois après un essai d’exploration minière.

Leur recherche s’est concentrée sur des animaux mesurant entre 0,3 mm et 2 cm, tels que des vers et des coquillages.

Dans les traces laissées par le véhicule, le nombre des animaux a chuté de 37%.

Pour Adrian Glover, le principal auteur du rapport, ces données devraient contribuer à « établir une nouvelle norme pour le travail environnemental dans la région », sous la houlette de l’Autorité internationale des fonds marins.

Les pays débattent actuellement au sein de cette autorité des règles à fixer pour les industries minières.

Un traité des Nations unies sur la haute mer doit entrer en vigueur en janvier 2026, avec l’objectif de protéger les océans, déjà menacés par la pollution et la surpêche.

Aucune licence n’a encore été délivrée pour l’exploitation minière commerciale dans les eaux internationales mais certains pays ont entamé ou se préparent à commencer des explorations dans les eaux relevant de leurs zones économiques exclusives.

Les îles Cook, en coopération avec la Chine, ont accordé des licences d’exploration à trois entreprises en 2022.

The Metals Company, qui a son siège au Canada, veut exploiter les eaux internationales du Pacifique sans l’approbation de l’Autorité des fonds marins, en s’appuyant sur une loi américaine rétablie par le président Donald Trump.

La Norvège, qui avait fait des vagues en devenant le premier pays d’Europe à décider d’ouvrir ses fonds marins aux activités minières, a au contraire annoncé mercredi repousser de quatre ans l’attribution de premières licences d’exploration.

© AFP

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