Sept morts au Portugal, ravagé par les pires incendies de l’été

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Un Canadair espagnol lors d'un feu de forêt à Pateira de Fermentelos, dans la région d'Aveiro, au Portugal, le 17 septembre 2024 © AFP Patricia DE MELO MOREIRA

Agueda (Portugal) (AFP) – Trois pompiers sont morts mardi en combattant un feu de forêt dans le nord du Portugal, frappé depuis ce week-end par des incendies qui ont déjà ravagé une surface supérieure à celles brûlées durant tout le reste de l’été, portant le bilan à sept victimes.

Ces trois pompiers, deux femmes et un homme, ont été piégés par les flammes près de Tabua, dans la région de Coimbra (centre), a précisé le ministère de l’Intérieur.

Les autres victimes des sinistres sont un Brésilien de 28 ans employé par une société forestière, mort carbonisé lundi alors qu’il tentait de récupérer des outils, deux personnes victimes de crises cardiaques et un pompier volontaire, mort d’un malaise soudain en marge d’une opération.

Mardi après-midi, plus d’une cinquantaine de feux actifs, attisés par des vents violents, ont mobilisé quelque 4.500 pompiers dans l’ensemble du pays, où les sinistres ont fait au total sept morts et une cinquantaine de blessés.

« La Journée d’aujourd’hui a été assez difficile (…) et la nuit le sera aussi » en raison notamment de vents forts prévus, a déclaré mardi soir le porte-parole des services de la protection civile André Fernandes lors d’un point de presse.

Il a en outre précise que 62 personnes ont du être relogées mardi, ajoutant qu’il n’avait pas encore des données complètes sur le nombre de blessés et de maisons touchées.

Le front le plus inquiétant sévissant dans la région d’Aveiro (nord) où les flammes ont menacé des villages.

 Risque « maximal »

En début d’après-midi, à Arrancada, dans les environs d’Agueda, le ciel s’est soudainement assombri. Une colonne de fumée noire s’est élevé dans les jardins d’une maison.

Dans la rue, les habitants inquiets sont sortis de leurs maisons, accourant pour aider à combattre une reprise d’incendie dans un petit entrepôt agricole.

« C’est horrible! Personne ne dort ici. On est debout depuis deux heures du matin », soupirait Maria Ludivina Castanheira, une habitante de 63 ans qui est intervenue pour aider ses voisins.

« On a ouvert les cages pour que les pigeons puissent s’enfuir » et « on a déplacé les poules qui se trouvaient dans le poulailler chez une voisine », a témoigné Antonia Estima, une ouvrière de 39 ans qui a pris sa journée pour aider à combattre les flammes.

Lundi soir, les autorités estimaient la surface détruite à quelque 10.000 hectares de forêts et broussailles dans l’arrière-pays d’Aveiro, selon des données encore provisoires.

La « situation d’alerte », en vigueur depuis samedi après-midi en raison d’un risque d’incendie jugé « maximal » dans une grande partie de la moitié nord du pays, a été prolongée jusqu’à jeudi soir.

Les autorités de Lisbonne ont activé le mécanisme européen de protection civile pour obtenir huit avions bombardiers d’eau supplémentaires. L’Espagne, la France, l’Italie et la Grèce ont répondu à l’appel.

Après avoir indiqué que des mesures allaient être rapidement prises pour aider les municipalités touchées par cette catastrophe, le Premier ministre Luis Montenegro a également annoncé la création d’une « équipe spécialisée » pour enquêter sur l’origine criminelle des feux de forêts, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire.

 Souvenir de 2017

Selon des spécialistes interrogés par l’hebdomadaire Expresso, la journée de lundi a réuni dans la moitié nord du pays les pires conditions météorologiques en matière de risque d’incendie depuis 2001.

Cela s’est traduit par quelque 160 départs d’incendies, dont une douzaine ont ensuite pris des proportions importantes, rendant la lutte contre les flammes très difficile.

Les experts considèrent que les canicules et sécheresses d’une intensité croissante sont des conséquences du changement climatique et favorisent les feux de forêt.

Le Portugal avait jusqu’ici connu un été relativement calme sur le front des incendies, avec une surface brûlée de 10.300 hectares jusqu’à fin août, soit un tiers de celle de 2023 et sept fois moins que la moyenne des 10 dernières années.

Mais les derniers jours ont ravivé le souvenir des incendies meurtriers de juin et octobre 2017, qui avaient fait plus d’une centaine de morts au total.

Depuis, le pays a multiplié par dix l’investissement dans la prévention et doublé son budget de lutte contre les feux de forêt.

© AFP

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