La raffinerie de Donges, 2e de France, « entièrement à l’arrêt » pour « corrosion et fuites »

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La raffinerie TotalEnegies de Donges, en Loire-Atlantique, le 20 janvier 2023 © AFP/Archives LOIC VENANCE

Rennes (AFP) – Le site de Donges, deuxième raffinerie de France, est « entièrement à l’arrêt depuis plus d’une semaine » pour « corrosion et des fuites », a annoncé vendredi à l’AFP un représentant de la CGT de cette raffinerie de TotalEnergies, située près de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

« Il s’agit d’un arrêt technique », effectif depuis le 20 février, a déclaré Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire général de la CGT au sein de la raffinerie.

Le même jour, la préfecture de la Loire-Atlantique avait publié un arrêté préfectoral portant sur une mise en demeure de « TotalEnergies Raffinage France exploitant la raffinerie de Donges ».

Outre la préfecture, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) est, parmi d’autres, chargée de « l’exécution » de cet arrêté, dont le non-respect peut entraîner des « poursuites pénales », selon l’arrêté.

La direction de la raffinerie a affirmé samedi à l’AFP, via son service de communication, que « l’arrêt des installations a été décidé par les équipes de la raffinerie afin de réaliser des réparations nécessaires consécutives à des corrosions sur une unité et à un bouchage sur une seconde. »

D’après M. Privé Saint-Lanne, « actuellement, il y a des problèmes de corrosion et des fuites, un bouchage sur un four (…) mais aussi 32.000 kilomètres de tuyauterie à refaire » sur ce site Seveso au seuil haut.

Les fuites ne représentent pas de risque pour l’environnement du site, a-t-il assuré, estimant que la raffinerie reprendra ses activités « dans un mois, à la fin mars ».

« A moindre coût »

La moitié des installations de la raffinerie était déjà à l’arrêt depuis mi-décembre, à la suite d’une autre mise en demeure de la préfecture de la Loire-Atlantique qui enjoignait à TotalEnergies « de respecter les dispositions (…) pour les tuyauteries ».

« L’ensemble de ces actions représente actuellement des dépenses de l’ordre de 50 millions d’euros par an », a indiqué vendredi TotalEnergies, disant avoir « mis en place des moyens très conséquents pour assurer la sécurité (des) installations » du site.

Pour M. Privé Saint-Lanne, l’arrêt de la raffinerie est au contraire due à « une politique d’entretien et de maintenance à moindre coût ».

« Les salariés sont en sous-effectif et travaillent 12, parfois 16 heures d’affilée (…) ce qui est dangereux », a déploré le représentant syndical.

Le géant français n’a pas versé de salaire depuis décembre à une vingtaine de salariés étrangers, dont neuf Ukrainiens, a également dénoncé la CGT dans un communiqué vendredi, évoquant « une forme d’esclavage moderne ».

La direction de la raffinerie a affirmé samedi veiller « avec la plus grande vigilance à ce que l’ensemble des éléments de rémunération des contractants travaillant sur (son) site soient dûment versés, en particulier lorsqu’il s’agit de sous-traitance de rang 2 ».

La plateforme de Donges, qui occupe une surface de près de 350 hectares et où travaillent 650 salariés, est la deuxième raffinerie de France, après celle de Normandie, selon le site internet de TotalEnergies.

Elle a une capacité de traitement de 11 millions de tonnes de pétrole brut par an, pour une capacité de stockage de 2,2 millions m3 (pétrole brut et produits finis), d’après la même source.

© AFP

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