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Après Solar Impulse, Bertrand Piccard lance l’avion à hydrogène Climate Impulse


L'avion Solar Impulse le 7 juin 2016 à New York City © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives Gary Gershoff

Paris (AFP) – Un tour du monde sans escale en huit jours dans un avion avec l’hydrogène vert pour carburant: après Solar Impulse, Bertrand Piccard lance Climate Impulse, un nouveau projet pour promouvoir les technologies zéro émission et « montrer qu’il y a des solutions ».

Conçu en partenariat avec le chimiste belge Syensqo, qui s’est scindé en décembre de Solvay, l’avion aura un double fuselage avec le cockpit installé au milieu et 37 mètres d’envergure, moitié moins que Solar Impulse.

Il doit faire son premier vol en 2026 et effectuer son tour du monde deux ans plus tard. Il s’agira alors de voler à près de 200 km/h à 3.000 mètres d’altitude pendant huit jours d’affilée.

Son prédécesseur, Solar Impulse 2, alimenté par la seule énergie du solaire et donc tributaire de la météo, avait bouclé son tour du monde en 2016 à l’issue de 17 étapes. Climate Impulse fonctionnera lui avec de l’hydrogène produit à partir d’électricité d’origine renouvelable, qui alimentera des moteurs électriques.

« On vit dans un monde éco-déprimé, qui ne voit pas de futur, il est temps de montrer qu’il y a des solutions qui existent aujourd’hui, qui doivent recréer de l’enthousiasme », plaide Bertrand Piccard.

Le Suisse, qui se présente comme un « explorateur du progrès et de la durabilité », travaille sur Climate Impulse depuis trois ans.

« Il s’agit de montrer qu’avec une pile à combustible, des moteurs électriques et de l’hydrogène liquide, on peut faire voler un avion biplace autour du monde et que, si ça c’est possible, ça peut se faire partout », explique-t-il à l’AFP, rappelant que « l’aviation est un symbole d’innovation depuis 1903 ».

Plusieurs projets d’avion à hydrogène, alimentant une pile à combustible ou brûlé directement dans le moteur, sont actuellement en développement en Europe, parmi lesquels le Dragonfly de la start-up française Blue Spirit Aero ou le ZEROe d’Airbus.

Airbus partenaire

Syensqo, issu de Solvay et qui en a repris les activités dans la chimie de spécialité, était déjà partenaire de Solar Impulse.

Le groupe travaille sur « les matériaux de spécialité, la chimie pour la décarbonation, pour l’allègement et l’électrification » et un projet comme Climate Impulse constitue une « vitrine extraordinaire » pour pousser de nouvelles innovations, affirme pour sa part Ilham Kadri, directrice générale de Syensqo.

Parmi elles, des batteries solides -plus denses en énergie et ininflammables-, les thermoplastiques composites -plus légers que les composites actuels et recyclables- ou encore le stockage de l’hydrogène cryogénique (-253°C) à bord de l’appareil.

« C’est une expédition technologique, et ce qu’on veut c’est prouver technologiquement que c’est faisable pour l’aviation », s’enthousiasme-t-elle.

Responsable de 2,5 à 3% des émissions mondiales de CO2, le secteur aérien s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050.

Airbus, qui envisage de développer son avion à hydrogène pour 2035, apporte un soutien technique à Climate Impulse, de même que l’équipementier aéronautique Daher, CapGemini, ou encore Arianegroup, spécialiste de l’utilisation d’hydrogène liquide pour les fusées.

Climate Impulse sera construit aux Sables d’Olonne (Vendée) notamment par l’ancien navigateur et ingénieur en composites Raphaël Dinelli.

© AFP

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