La Colombie appelle à l’aide internationale pour combattre les incendies de forêt

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Des flammes s'élèvent d'une forêt sur les montagnes bordant Bogota, le 24 janvier 2024 © AFP Guillermo MUNOZ

Bogotá (AFP) – La Colombie a lancé jeudi un appel à l’aide internationale pour faire face à une trentaine d’incendies de forêts qui font rage dans plusieurs régions et dans la capitale Bogota, où les flammes s’approchent d’une zone résidentielle.

S’adressant à la presse, le président Gustavo Petro a indiqué avoir « activé les protocoles de demande d’assistance internationale » pour que le pays puisse lutter contre 31 incendies qui mercredi avaient détruit quelque 600 hectares de forêt.

Selon l’Institut d’hydrologie, de météorologie et d’études environnementales (Ideam), 87% du pays – déclaré mercredi en état de « catastrophe naturelle » – est exposé à un « risque maximal » d’incendies.

M. Petro a indiqué que les Etats-Unis, le Chili, le Pérou et le Canada avaient déjà répondu positivement aux demandes d’aide de la Colombie pour contenir la progression des flammes.

Au total, 31 incendies sont actifs jeudi dans cinq régions du pays, selon la Protection civile (UNGRD). Quatre d’entre eux font rage dans la capitale, où un feu sur la colline El Cable, à la périphérie est de la ville, a gagné les abords d’un quartier résidentiel.

« Les vents l’ont rapproché, mais il est encore à plus de 900 mètres des maisons. Nous le surveillons (…) Si nécessaire, nous prendrons des mesures d’évacuation », a déclaré le maire de Bogota, Carlos Fernando Galan, en fin de journée.

« Les semaines à venir seront difficiles. Aujourd’hui, nous avons vu quelques nuages, mais nous ne voyons toujours pas de possibilité de précipitations », a-t-il ajouté.

A la tombée de la nuit, la fumée enveloppait le centre de cette ville de huit millions d’habitants où plus de 300 pompiers, militaires et secouristes ont été déployés pour lutter contre les flammes.

Le maire a appelé « la population autour des zones incendiées à porter des masques de protection » et annoncé la fermeture d’écoles et d’une université affectées par les fumées.

« Ca sent vraiment la fumée. On la sent même descendre dans la gorge », a témoigné auprès de l’AFP Blanca Galindo, une vendeuse de rue de 69 ans, au pied des montagnes bordant Bogota, où de nombreuses personnes portent des masques de protection.

La mairie a recommandé d’éviter les exercices en plein air, de fermer les fenêtres et, dans certaines zones, de poser des serviettes humides sur les bas de portes.

Trafic aérien perturbé

L’aviation civile a indiqué que le premier terminal aérien d’Amérique latine en volume de fret fonctionnait « avec des restrictions » en raison de la fumée dégagée et de la brume matinale, mais que la situation était « en cours de normalisation ».

Quelque 138 vols ont été touchés jeudi matin par des retards, dont 48 annulés et 16 redirigés vers d’autres aéroports.

Des animaux sauvages, oiseaux, écureuils et ratons laveurs, ont été vus cherchant refuge dans les zones urbaines.

Réputée pour sa biodiversité, la Colombie est confrontée à l’influence du phénomène climatique El Niño, avec des records de chaleur, de sécheresse et d’incendies.

« Ce mois de janvier s’annonce comme le plus chaud d’après les données historiques dont nous disposons », a déclaré lors d’une conférence de presse Ghisliane Echeverry, directrice de l’Ideam, qui enregistre les températures du pays depuis 30 ans.

Neuf municipalités du nord, du centre et de l’est du pays ont enregistré mardi des températures record atteignant jusqu’à 40,4°C, selon l’Ideam, janvier étant normalement le mois le plus frais de l’année.

« A l’heure actuelle, il y a 62 municipalités en situation de stress hydrique, c’est-à-dire où la capacité en eau douce a égalé ou est inférieure à la demande de la population », a souligné M. Petro.

Depuis début novembre, 336 incendies de forêt ont été enregistrés dans 174 municipalités. Et au moins 6.618 hectares de végétation ont été dévastés, selon la protection civile colombienne.

© AFP

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