La nouvelle cheffe de l’Organisation météorologique mondiale veut faire plus contre les gaz à effet de serre

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L'Argentine, Celeste Saulo, après son élection à la tête de l'agence de l'ONU pour la météorologie et le climat, le 1er juin 2023 à Genève © AFP Fabrice COFFRINI

Genève (AFP) – Le monde doit faire plus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, alors que les températures grimpent de façon très inquiétante, a prévenu mardi la nouvelle cheffe de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU.

Celeste Saulo, 59 ans, a jugé que l’humanité affrontait un de ses plus grands défis et qu’elle avait le devoir de bâtir un avenir meilleur.

« Nous sommes loin de faire assez en terme de réduction des gaz à effet de serre, et c’est vraiment une source d’inquiétude », a-t-elle déclaré lors de sa première conférence de presse en tant que secrétaire générale de l’OMM.

« L’humanité fait face à un de ses défis les plus complexes, le changement climatique », a-t-elle estimé. « Dans les années à venir, nous avons l’opportunité, le devoir et la possibilité de façonner le discours sur l’action climatique. (…) Nous ne sommes pas de simples observateurs: nous sommes les architectes d’un avenir viable ».

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Selon elle, s’adapter au changement climatique n’est plus un choix mais une nécessité et il faut améliorer la capacité à résister et se remettre des désastres climatiques.

« Sous ma direction, nous renforcerons les systèmes d’alerte précoces, améliorerons l’accès aux données et rendrons accessibles à tous et dans les temps les informations scientifiques qui sauvent des vies », a assuré Mme Saulo. « Ce ne sera pas un chemin facile, mais avec de la force et de la détermination, nous l’emprunterons, pour notre famille universelle et pour les générations à venir ».

Elle dirigeait le Service météorologique national d’Argentine depuis 2014 avant de devenir la première femme nommée à la tête de l’OMM, où elle a pris ses fonctions il y a quelques jours.

Elle a dit vouloir que chacun sur la planète soit couvert par un système d’alerte précoce de qualité concernant les risques météorologiques. Elle souhaite également améliorer le suivi des gaz à effet de serre, via des observations au sol et dans l’espace.

L’accent sera mis « sur le comment, pas sur le quoi », selon elle. « Si nous échouons à mettre cela en oeuvre, ce serait un échec pour le monde ».

Elle a expliqué que 30 pays étaient particulièrement exposés aux risques climatiques et avaient besoin d’une amélioration rapide des systèmes d’alerte, essentiellement des petits Etats insulaires et des pays africains.

« D’ici fin 2024, nous vous montrerons des résultats concrets concernant ces 30 pays », a-t-elle promis.

Mme Saulo a également jugé que la mobilisation de ressources pour le climat était trop lente et bureaucratique. « Parfois, lorsqu’un décision est prise, il faut deux ou trois ans pour que l’argent arrive. Nous ne pouvons pas nous permettre pareilles échelles de temps », a-t-elle dit.

L’accord de Paris de 2015 sur le climat vise à limiter le réchauffement global à moins de deux degrés Celsius par rapport à l’ère pré-industrielle, et à moins de 1,5°C si possible.

Mais l’OMM avait annoncé vendredi dernier que la température globale moyenne pour 2023, année la plus chaude jamais enregistrée, se situait à 1,45°C au-dessus de l’ère pré-industrielle.

Les neuf années les plus chaudes jamais enregistrées l’ont été depuis 2015.

« L’atmosphère nous dit que la tendance est là, et nous devrions vraiment nous inquiéter de cette tendance », a lancé Mme Saulo.

© AFP

4 commentaires

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    • Guy J.J.P. Lafond

    S.v.p., souhaitons la bienvenue à Madame Celeste Saulo dans ses nouvelles fonctions.
    Félicitations, Mme Saulo !
    @Guy J.J.P. Lafond
    Montréal (QC) et bientôt Ottawa (ON) de nouveau – Canada
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329

    • Jean-Pierre Bardinet

    Encore une idéologue anti-CO2 qui a perdu tout sens du Réel. 83% de l’énergie primaire consommée dans le monde est d’origine fossile, la part des EnR intermittentes n’étant que de quelques pourcents. Il est donc irrationnel de penser que l’on peut réduire l’usage des combustibles fossiles, d’autant qu’énormément de produits très utiles sont fournis à partir de la pétrochimie et il n’y pas de solutions de remplacement en qualité et en quantité. Et, comme les PED ont besoin de beaucoup de combustibles fossiles pour se développer, notamment le charbon pour disposer d’une électricité pilotable, abondante et bon marché, la demande va continuer à augmenter, malgré les réductions d’émissions des pays occidentaux qui, asservis à l’idéologie anti-CO2, sont en train de se tirer une balle dans le pied.

    • Matthias Heilweck

    Et si on ne fait rien, autant se tirer une balle dans la tête…

    • Guy J.J.P. Lafond

    @Jean-Pierre Bardinet:
    Oui, je crois qu’il est tout à fait rationnel de penser que l’on peut réduire l’usage des combustibles fossiles en ce début de XXIe siècle.
    Oui, il est tout à fait facile et rationnel de constater par exemple que depuis plus d’un siècle l’espèce humaine tente de siphonner le plus rapidement possible tout le pétrole qui se trouve sous terre et qui a pris des millions d’années à se former.

    Je pense que nous pouvons faire l’économie autrement pour assurer un avenir sécuritaire à nos enfants sur Terre.
    Arrêtons de faire des guerres et réparons plus tôt le Climat. Nous aurons gagner cette “guerre” quand plus de glaciers ne feront pas que fondre mais recommenceront à se reformer d’une année à l’autre.
    Je suis à l’écoute, M. Bardinet.
    @Guy J.J.P. Lafond
    Montréal (QC) et bientôt Ottawa (ON) de nouveau – Canada
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329